Des propos du ministre serbe des Affaires étrangères sur le Sahara ont mis en état d'alerte la diplomatie algérienne. Abdelkader Messahel a été envoyé d'urgence à Belgrade pour défendre les positions de son pays sur cette question. Le 15 mars à Rabat, le ministre serbe des Affaires étrangères, Ivica Dačić, louait le plan d'autonomie proposé par le Maroc pour le règlement de la question du Sahara. «La Serbie et le Maroc partagent la même position de principe quant au respect de l'intégrité territoriale de chaque pays. La Serbie soutient pleinement toutes les négociations et tous les efforts engagés en faveur de solutions durables pacifiques et diplomatiques de tout conflit», avait-t-il indiqué au terme d'une entrevue avec le président de la Chambre des représentants, Habib El Malki. Face à la réaction de colère d'Alger, Belgrade a rectifié le tir, pointant du doigt, dans un communiqué publié le 20 mars, «des médias étrangers» d'avoir donné des «interprétations erronées» aux propos de son chef de la diplomatie. Et de rappeler que la position de la Serbie sur la question du Sahara occidental «demeure inchangée et conséquente, basée sur les dispositions du droit international et des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l'ONU». Messahel dépêché en urgence à Belgrade Quatre jours après la diffusion de ce communiqué, le ministre algérien des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, est envoyé d'urgence à Belgrade où il a multiplié les contacts. Ainsi, il s'est réuni samedi avec Ivica Dačić. Bien entendu, le Sahara a été au centre des discussions. L'Algérien a réitéré la position de son pays vis-à-vis du différend territorial, «qui s'inscrit en droite ligne de la légalité internationale et des résolutions pertinentes des Nations unies», rapporte l'APS. Il a notamment rappelé que la province était «inscrite depuis 1963 sur la liste des territoires non-autonomes de l'ONU», ajoute la même source. Messahel a également informé son homologue serbe «des décisions de l'Union africaine» lors du sommet de janvier dernier, invitant le royaume et le Polisario au dialogue. Après ce plaidoyer, Ivica Dačić a observé le silence. A Belgrade, l'offensive algérienne s'est poursuivie avec des entretiens, hier, entre Messahel et le président de la république, Aleksandar Vučić, la présidente du gouvernement, Ana Brnabić, ainsi que les ministres du Travail et de l'Agriculture. Lors de sa visite à Rabat, Ivica Dačić avait émis le souhait de voir le Maroc participer, en tant qu'invité d'honneur, au Salon international de l'Agriculture de Serbie.