Après la visite du chef du gouvernement Saâdeddine El Othmani, samedi dans l'Oriental, nombre de promesses ont été faites pour améliorer les conditions de vie des habitants, notamment dans la province de Jerada. Du côté du Hirak, les protestations sont au point mort. En visite samedi dernier dans la région de l'Oriental, le chef du gouvernement Saâdeddine El Othmani a annoncé la prise de mesures destinées à améliorer la situation sociale et économique dans la province de Jerada. Deux jours plus tard, le wali de l'Oriental se réunissait avec les activistes du Hirak afin de discuter de ces mesures et proposer des alternatives pour développer la ville minière. Cependant, cette dernière rencontre n'a pas amélioré la situation : les opinions des manifestants divergent toujours, sans arriver à décider de la continuité ou non du mouvement contestataire. A Jerada, les membres du Hirak sont ainsi divisés entre ceux qui souhaitent donner une chance au gouvernement et les autres, peu convaincus par ces promesses, qui préconisent d'occuper encore la rue. «Les représentants des comités de quartiers à Jerada ont rencontré le wali, il y a quelques jours, après la visite du chef du gouvernement dans la région. Ses propositions sont les mêmes que celles d'El Othmani, qui sont celles d'Akhannouch et de Rabbah», déclare à Yabiladi Rachid Essaltani, un habitant de Jerada dont le père est décédé des suites d'une anthracose. «Les habitants veulent une alternative économique et notamment une solution au problème des factures d'eau et d'électricité impayées depuis le début du Hirak», ajoute notre interlocuteur, qui souligne que les promesses du wali sur la création de nouvelles usines dans la ville restent vagues : «S'il veut vraiment construire des usines à Jerada, ils doivent présenter un plan concret, bien étudié et raisonnable avec une échéance.» Quelques jours après la réunion avec le wali, Rachid Essaltani décrit une situation calme à Jerada : «Des personnes veulent donner le temps au gouvernement pour voir s'il tiendra ou non ses promesses, tandis que d'autres veulent continuer les protestations.» «La décision sera prise cette fin de semaine. Les comités de quartiers se sont rencontrés ce vendredi pour trancher, mais rien n'est encore clair à l'heure qu'il est. Je ne peux prédire la suite, mais je suis sûr que des réponses seront données ce week-end.» Quelles seront les prochaines étapes ? Pour sa part, Houssine Bernat, secrétaire général du bureau régional de l'Union des travailleurs marocains (UMT) à Jerada, nous explique que «les militants se rencontrent quotidiennement pour discuter avec les habitants des démarches à suivre. Chaque soir, les représentants des comités de quartiers se réunissent à leur tour pour agir sur ce qui a été dit et fait pendant la journée». Le syndicaliste a affirmé à Yabiladi que «les commissions se réunissent ce vendredi pour discuter des exigences de la population, comme tous les autres jours». Mais à l'heure où sont écrites ces lignes, rien n'a encore été décidé. Concernant les scénarios futurs, Houssine Bernat considère que personne ne peut faire de spéculations pour le moment : «Je ne peux connaître les suites de cette situation. Lorsque les habitants ont occupé la rue, ils l'ont fait par leurs propres moyens et aucune partie ne les a poussés à le faire. Donc la décision de poursuivre les manifestations ou non leur revient. Nous la connaîtrons lorsqu'ils l'auront prise.» Affaire à suivre.