Ingrid Metton et Olfa Ouled, avocates au barreau de Paris, ont été interdites d'entrée dans le territoire à leur arrivée lundi à l'aéroport Mohammed VI de Casablanca. Les deux femmes ont atterri à 20h40, elles disent s'être fait confisquer leurs passeports puis escorter par la police marocaine, avant d'être retenues dans la zone d'attente de l'aéroport puis expulsées le lendemain, mardi, à 14h. Avocates de la défense de détenus dans le cadre des évènements de Gdim Izik (8 novembre 2010), Me Metton et Ouled sont venues en visite à leurs clients, condamnés par la Cour d'appel de Rabat le 19 juillet 2017. Ces derniers sont actuellement en pourvoi en cassation. Dans une tribune parue sur le quotidien L'Humanité, les deux avocates expriment leur «plus grande indignation face à la nouvelle atteinte portée à [leur] profession» et «face à l'entrave à l'exercice des droits de la défense» illustrée par cette rétention. Elles soulignent également être restées sans information pendant toutes ces heures et n'avoir reçu aucune visite des autorités compétentes, «notamment consulaire». Pour sa part, dans un point de presse publié mercredi sur son site, le ministère français des Affaires étrangères confirme que «le consulat général de France à Casablanca a été informé de l'interdiction d'entrer sur le territoire marocain de deux avocates françaises, Maîtres Ouled et Metton, à leur arrivée à l'aéroport international de Casablanca le 12 février», précisant que «l'autorisation d'entrer au Maroc appartient aux autorités de ce pays».