Le RNI a le vent en poupe. La Colombe vole au-dessus des autres partis et se permet de pointer les maux de certains secteurs gouvernementaux. Cette politique se traduit par quelques victoires du parti aux élections partielles. Le RNI expérimente la recette d'Abdelilah Benkirane lorsque celui-ci était chef de gouvernement, de janvier 2012 à avril 2017. Désormais, le parti de la Colombe est le principal opposant à l'équipe El Othmani. Les congrès régionaux, tenus récemment à Fès, Oujda ou encore Casablanca, ont offert aux ténors du RNI une tribune idéale pour critiquer ouvertement les secteurs de la Santé, de l'Education nationale, de l'Emploi et au passage proposer des solutions aux problèmes. Le choix des départements visés n'est pas innocent. Tous sont dirigés par d'autres composantes de la majorité gouvernementale, en l'occurrence le PPS, le MP et le PJD. Le RNI gagne et fait gagner ses alliés L'adoption d'une telle stratégie ne constitue pas une surprise. Elle avait été déclinée dès les premiers jours ayant suivi l'élection d'Aziz Akhannouch à la tête du parti, au terme du congrès extraordinaire de fin octobre 2015 à Bouznika. Le nouveau numéro 1 avait pointé du doigt le déficit communicationnel du RNI. Aussitôt, la Colombe s'était-elle lancée dans une vaste opération de rénovation de ses structures partisanes, avec notamment la création de l'organisation de la jeunesse et des femmes. Cette politique s'est avérée concluante. En témoigne la série de victoires des candidats de la Colombe à des élections partielles à la Chambre des représentants. Le RNI compte actuellement 41 députés contre 37 à l'issue des législatives du 7 octobre 2016 grâce à deux sièges, remportés le six octobre dans les circonscriptions d'Agadir et de Taroudant, en plus de deux autres à Fnideq et à Sidi Ifni, glanés lors du scrutin du 22 décembre. La récolte aurait pu être meilleure, si le parti n'avait pas décidé d'apporter ses soutiens aux mandataires des listes de l'USFP à Guercif et du Mouvement populaire à Larache. Le RNI comble le vide laissé par le PAM et par l'Istiqlal Le RNI profite largement de l'absence d'une réelle opposition pour combler le vide. Au PAM d'Ilyas El Omari, les choses ne sont pas claires. «Le parti navigue à vue», selon le constat d'une source au parti. Le conseil national extraordinaire, annoncée pour janvier, est reporté au mois prochain. A l'Istiqlal, qui devrait assumer le rôle de chef de fil de l'opposition, Nizar Baraka n'a pas encore arrêté sa position. Il hésite entre le basculement dans les rangs de l'opposition et la continuité sur la voie du «soutien critique» au gouvernement. Une orientation prônée par l'ancien secrétaire général du PI, Hamid Chabat, au lendemain de l'annonce des élections communales et régionales du 4 septembre 2015.