Le procès de Nasser Zefzafi et des détenus du Hirak du Rif continue de faire couler beaucoup d'encre. Aujourd'hui a eu lieu une énième audience devant la Cour d'appel de Casablanca. Des débats houleux ont eu lieu entre le comité de défense et les autres parties prenantes, ce qui a conduit les avocats de la défense de se retirer. Détails. Le feuilleton du procès de Nasser Zefzafi et des détenus du Hirak du Rif devant la Cour d'appel de Casablanca, continue. Ce mardi 26 décembre, le comité de défense des détenus du Hirak du Rif ont publié un communiqué de presse concernant l'audience qui a eu lieu ce mardi. «Aujourd'hui, les avocats ont présenté devant le juge les conditions catastrophiques de détention [des militants du Hirak], ainsi que les restrictions qu'ils subissent, qui se sont accentuées lors des derniers jours», indique la même source. Pour expliquer les restrictions dont font objet les détenus, les avocats font allusion au «transfert dans des cellules individuelles, ainsi que l'atteinte aux droits les plus fondamentaux». Violence envers un des détenus Les hommes de loi déplorent «les traitements dégradants pour la dignité [des détenus]» et citent en exemple l'utilisation de la «violence envers l'un des détenus qui a des traces visibles.» Les avocats de la défense ont demandé à ce que «la Cour d'appel et le Parquet général prennent leurs responsabilités vis-à-vis de ces détenus», lit-on dans le communiqué de presse, puisque cela impacte «leur droit d'avoir un procès équitable mais aussi leur santé physique et mentale». Le juge a dû suspendre la séance pour délibérer sur l'affaire sans «continuer à écouter les parties prenantes», puisque «quand le parquet général répondait, le comité de défense faisait objection». Mohamed El Hassini, avocat de l'Etat marocain qui s'est constitué parti civile explique à Yabiladi que le comité de défense a «protesté sous prétexte qu'un des détenus a été torturé à l'intérieur de la prison. Le Parquet a répondu que cette personne a enfreint la loi au sein de la prison en portant une montre munie d'une caméra. Ce détenu a fait face à une sanction disciplinaire de transfert en cellule individuelle, peut-être qu'il a été transféré de force». Après des débats houleux au sein de l'audience, le «comité de défense a décidé de se retirer», ajoute l'avocat. Le comité de défense des détenus du Hirak indique dans leur communiqué que «la décision du juge de nommer d'autres avocats aux accusés dans le cadre de l'aide judiciaire, n'est pas claire d'un point de vue juridique. Etant donné que la défense a été choisie par les détenus. [Le comité de défense] tient à accomplir son rôle dans le cadre de la loi.» La même source a exprimé son «inquiétude concernant l'avenir de ce dossier», spécialement ce qui touche au droit des «détenus d'avoir un procès équitable devant une justice indépendante, impartiale». Communiqué du procureur du roi à la Cour d'appel de Casablanca Selon un communiqué du procureur du roi, l'audience publique de ce mardi 26 décembre a été entamée par une intervention du comité de défense des détenus du Hirak. Ce dernier affirme que les détenus «ont commencé une grève de la faim pour protester contre les traitements dont ils bénéficient au sein de la prison». Et d'ajouter : «La Cour doit prendre des dispositions pour remédier à cette situation». Cette grève de la faim intervient suite aux sanctions disciplinaires ordonnées par l'établissement pénitencier «pour avoir outrepassé les règles et le règlement intérieur». La Cour a refusé de laisser libre cours à un débat houleux entre la défense et le parquet général, ce qui a engendré «le retrait du comité de défense de l'audience». La Cour a dû ainsi appliquer «l'article 317 du code pénal, qui consiste à désigner une aide judiciaire pour défendre les accusés. L'audience a été reportée au 2 janvier prochain», continue la même source. Article modifié le 26/12/2017 à 22h37