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Marrakech : Un crime et ça disjoncte à tous les niveaux [Edito]
Publié dans Yabiladi le 03 - 11 - 2017

Une fusillade, un mort, deux blessées, des tweets, des photos, des vidéos, la panique. Il n'en faudra pas plus pour faire disjoncter les esprits de l'internaute lambda jusqu'au chef du gouvernement.
Les réseaux sociaux sont devenus notre espace d'hyper-connexion. Nous sommes directement connectés à des milliers de personnes, et indirectement à des millions. Du moindre fait divers au drame le plus sordide, nous vivons ces évènements en live quasiment.
C'est ainsi que de nombreux internautes marocains ont découvert la fusillade au café La Crème à Marrakech, qui au départ n'était qu'une rumeur, et qui au fil des minutes se transformera en drame sanglant avec un mort et deux blessées. Attentat terroriste ? Règlement de comptes ? Chacun ira de sa théorie avant que les officiels n'apportent plus tard les éléments de réponses via les médias.
Mais l'hystérie s'est déjà emparée d'une partie de nos concitoyens. Le voyeurisme sanglant inondera les réseaux sociaux de photos des victimes, visages découverts, et même une vidéo des plus morbides. Tant pis pour les personnes qui n'ont rien demandé et qui crient par centaines leur ras-le-bol des images sanglantes de ce jeune homme criblé de balles.
Une société en burn-out
Le burn-out n'est pas uniquement cet épuisement professionnel, ou le titre du dernier opus de Noureddine Lakhmari. Il s'exprime aussi dans ce flot d'images vraies ou fausses qui s'imposent aux internautes de par leur entourage plus ou moins proches (amis, followers…).
Accros à l'hémoglobine ? Alors partageons, partageons, partageons, parfois sans lire, parfois en commentant. Soyons les premiers à diffuser, pour goûter au grisant déluge de like, peu importe si c'est vrai ou faux (qui s'en soucie aujourd'hui ?). Et peu importe si cela est contraire à l'éthique et à la nature empathique des êtres humains. Faisons du buzz avec la vidéo d'un corps sans vie, visage découvert, sans aucun égard pour sa famille, ses proches et tous ceux qui ont encore une petite flamme d'humanité dans le cœur.
L'injonction du Chouf
Mais, attendez. Pourquoi leur jeter la pierre ? Ne sont-ce pas les médias qui ont une part de responsabilité dans cette addiction aux images de plus en plus violentes, de plus en plus sanglantes, et de moins en moins respectueuses des autres ? Comment sensibiliser le citoyen dans un pays où le droit à l'image et le respect de la dignité humaine ne sont même pas entrés dans l'esprit des journalistes et des patrons de presse ? Réflexe du journaliste 2.0 : copier-coller la photo pour illustrer son article. Bonus pour les plus «doués» : intégrer à l'article la vidéo morbide chopée sur WhatsApp. Chouf n'est plus seulement le nom d'un média, c'est devenu une injonction à regarder l'horreur.
Si certains médias (beaucoup trop) ont fait du sordide, de la violence et des fake news l'ADN même de leur ligne éditoriale, au point de devenir la tarte à la crème de la presse arabophone comme francophone, la cerise sur le gâteau nous a été offerte par le chef du gouvernement en personne.
Alors que personne ne lui a rien demandé, alors qu'il a été des plus discrets à chaque soubresaut vécu par le pays ces derniers mois, il s'est empressé de tweeter sur l'arrestation des auteurs de la fusillade. Information qu'il démentira quelques minutes plus tard, avouant s'être trompé. El Othmani, qui est à peine audible en tant que chef de gouvernement, veut-il prendre de vitesse les journalistes ? Ou bien tente-t-il de devenir aussi influant que les twittos les plus renommés ? Boire ou conduire, il faut choisir, dit le dicton. Gouverner ou balancer des tweets avec autant d'inconsistance, on ne devrait pas avoir à choisir quand on a ces responsabilités.
في اتصال مباشر مع المسؤولين تبين ان البحث لا يزال جاريا عن منفذي الهجوم ومن حقق معهم لحد الساعة لا صلة لهم به،اللهم احفظ بلادنا ءامنا مطمئنا
— EL OTMANI Saaddine (@Elotmanisaad) 2 novembre 2017
Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'amateurisme - au moins au niveau de la communication - semble être une valeur sûre chez lui. A peine avait-il été désigné qu'il accordait sa première interview au petit site d'information espagnol à l'audience confidentielle dirigé par son ami.
Si ça disjoncte même à la tête du gouvernement, c'est des plus inquiétants pour le reste de la population. On en oublierait presque le fait le plus grave : un jeune homme de 26 ans est mort dans une fusillade en plein Marrakech.


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