Abdelilah Benkirane est au secours du cabinet El Othmani. Après une réunion houleuse entre les députés de la Lampe et le chef de l'exécutif, le secrétaire général est intervenu pour remettre les pendules à l'heure et inviter les parlementaires à soutenir le gouvernement. Abdelilah Benkirane joue les sapeurs-pompiers. Jeudi à Maâmora, il a invité les députés de la Lampe à serrer les rangs derrière le cabinet El Othmani. Il les a rappelé que «ce gouvernement est le nôtre et il est de notre devoir de le soutenir et de le laisser travailler». Le secrétaire général a estimé, dans une longue allocution de plus de 54 minutes, que la mission du PJD est «de défendre l'intérêt de la nation et la monarchie». «Nous ne sommes pas un groupe parlementaire rebelle ou amateur. Nous ne sommes pas une équipe de football. Nous sommes le pilier de la Chambre des représentants (…) Nous sommes un groupe soucieux du progrès de notre pays», a-t-il indiqué. Benkirane se positionne en arbitre Comme il a expliqué au début de son intervention, Abdelilah Benkirane a avancé sa rencontre avec les députés. Initialement, elle était programmée pour le mardi 17 octobre, soit quatre jours après l'ouverture du Parlement. Ce changement de programme est, sans aucun doute, la conséquence de la réunion houleuse du mercredi 11 octobre entre les députés islamistes et Saâdeddine El Othmani. Les premiers avaient en effet accusé le chef du gouvernement de faire des concessions à des composantes de sa majorité. Des accusations rejetées en bloc par le chef de l'exécutif. Abdelilah Benkirane a, par ailleurs, rappelé les parlementaires de la Lampe que «Saâdeddine El Othmani nous a représenté auprès du roi Mohammed VI et notre mission est de le soutenir», tout en reconnaissant que la «conjoncture est difficile». Le secrétaire général est revenu indirectement sur son limogeage par le roi Mohammed VI pour affirmer que «tout ce qui s'est passé est de notre responsabilité à nous tous». Par cette intervention, Benkirane se positionne en grand arbitre des tensions qui secouent son parti. A deux mois du 8e congrès du PJD, prévu les 9 et 10 décembre, le secrétaire général a nettement pris l'ascendant sur son principal rival à la course qui n'est autre qu'El Othmani.