Le bras de fer continue au sein de l'Institut supérieur de comptabilité audit et finance (ISCAF) à Casablanca. Les étudiants organisent un sit-in, et comptent «passer la nuit» au sein de l'établissement, vient de nous confirmer une source sur place. Toutefois, du côté des responsables, une solution partielle semble se dessiner. Détails. Les étudiants de l'Institut supérieur de comptabilité audit et finance (ISCAF) à Casablanca, n'ont toujours pas repris les cours. Ils font un sit-in au sein même de l'école, aujourd'hui, pour protester contre la suppression des cursus de DUT1, L3 et M1. L'atmosphère est tendue, les étudiants à bout de nerfs. Mohamed Douch, le directeur de l'école n'a pas pu renouveler la convention pour les étudiants du DUT1, L3 et M1. «Suite à la dénonciation de la convention par l'université de Bordeaux, je n'ai pas pu embaucher en première année. La bonne nouvelle c'est que la présidente de l'université a fini par accéder à ma demande mais que de façon partielle. Elle ne m'a autorisé qu'à pouvoir recruter en deuxième année et en cinquième année», explique à Yabiladi le responsable de l'ISCAF. Selon lui, l'IUT de Bordeaux (Institut universitaire de technologie, ndlr) a envoyé un planning d'intervention et ils se sont mis d'accord sur la venue du premier professeur. «C'est une satisfaction mitigée, parce que le résultat aujourd'hui ne concerne que deux promotions sur quatre.» «Nous n'arrivons plus à assumer les formations délocalisées» Du côté de l'IUT de Bordeaux, le directeur adjoint, Pierre Maunoury confirme à Yabiladi les dires du directeur de l'ISCAF : «Il y a eu signature hier, d'une convention pour les étudiants de première année qui ont validé leur année. Nous avons une enseignante qui va partir dimanche, et qui va faire cours à l'ISCAF en deuxième année». Et d'ajouter : «l'IAE (Institut d'administration des entreprises, ndlr) s'est engagée à finir le master pour ceux qui avaient validé la première année de master». Ainsi, l'IAE et l'IUT ne seront présents à l'ISCAF que durant l'année 2017/2018. La raison de la rupture de la convention pour les autres promotions «n'a rien avoir avec les relations avec l'ISCAF. Toutefois, je sais que l'IAE a des choses à reprocher à l'ISCAF», indique le directeur adjoint de l'IAE. «Il y a un contexte plus général, qui concerne cette année. L'université de Bordeaux croule sous le nombre d'étudiants. Nous n'arrivons plus à assumer les formations délocalisées, parce que sur le DUT il y a 25 missions par an, avec des enseignants qui font une vingtaine d'heures, c'est quand même très lourd. On n'a plus les moyens humains pour assumer ces responsabilités. Pareil pour l'IAE, à la fois on n'a plus les moyens humains, les enseignants chercheurs font plus de recherche et moins d'enseignement», explique Pierre Maunoury. La convention pouvait être remise en cause tous les ans. «L'université de Bordeaux et le président nous a obligés à remettre en cause cette convention, à la fois pour l'IAE et l'IUT», ajoute le responsable. Mohamed Douch a été mis au courant de la probable rupture de la convention en mars dernier, «mais il a voulu négocier». «Le service juridique de l'université s'est réuni en juillet dernier. Le temps que ce service finalise la convention, que le président signe. Ce dernier était en déplacement en Australie la semaine dernière. Elle n'a été envoyée à monsieur Douch qu'hier», indique Pierre Maunoury. Le responsable a également ajouté que le chef de département GEA à Bordeaux a essayer de trouver un autre GEA en France, «pour prendre la suite». Le directeur adjoint confirme que «Mohamed Douch était à l'université de Saint-Denis, la semaine dernière pour négocier une reprise». Il «déplore» le fait que «l'IAE ne veuille pas continuer la L3 et le M1». Mohamed Douch pour sa part, avait prévu la reprise des cours aujourd'hui. «Mais j'ai un blocage de la part des étudiants qui sont en troisième et en quatrième année, ils me disent 'Si on n'est pas inscrit, on ne laissera pas les autres étudiants [de DUT2 et M2] s'inscrire», déplore le responsable de l'ISCAF. Il insiste sur le fait qu'il «persévère» dans ses démarches, avant de conclure : «Tant que je n'ai pas de convention pour les L3 et les M1, je ne peux pas les inscrire au sein de mon école». Yabiladi a tenté de joindre à plusieurs reprises le responsable de l'IAE de Bordeaux, sans réponse.