Un peu d'espoir pour les chibanis. Le Comité des ministres, organe regroupant les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne, a adressé une recommandation aux Etats membres, le 25 mai. L'objectif est de réduire les risques de vulnérabilité, et améliorer le bien-être des migrants âgés. Dans le but de permettre aux migrants âgés de vivre paisiblement leurs années de retraite, le Comité des ministres du Conseil de l'Europe a appelé les pays européens à «procéder à une évaluation globale de la situation des migrants âgés dans les Etats membres et [à] prendre des mesures appropriées aux niveaux national, régional et local visant à promouvoir leur bien-être, y compris la prévention des mauvais traitements à leur égard et la réduction de leur vulnérabilité, de leur isolement social et de leur marginalisation». Le Comité a adressé une série de propositions aux pays européens, visant à assurer de meilleures conditions matérielles de vie aux migrants âgés, mais aussi à assurer leur intégration sociale. Plusieurs dispositions préconisées par l'institution européenne devraient particulièrement intéresser les retraités maghrébins de France, dont plusieurs sont actuellement devant la justice, pour des problèmes de suppression de leurs allocations sociales. Le Comité des ministres s'est ainsi dit favorable à des ajustements de la législation dans les différents pays d'accueil, pour permettre aux migrants âgés de vivre leur retraite dans le pays de leur choix. «Les Etats membres pourraient envisager des dispositions particulières dans leur législation nationale en ce qui concerne la durée de l'absence autorisée du pays d'accueil des migrants qui ont dépassé l'âge légal de la retraite en vigueur dans ce pays, y compris lors d'absences prolongées à l'étranger pour des raisons familiales ou des soins spécifiques», précise la recommandation. La recommandation préconise également à une coopération étroite entre pays d'origine et pays d'accueil des migrants, afin de «faciliter leur mobilité entre les pays, et d'assurer leur protection dans le cadre des régimes de sécurité sociale et leur accès aux services sociaux et aux soins de santé». Le Comité des ministres recommande également la signature d'accords bilatéraux ou multilatéraux, permettant aux retraités migrants de continuer à bénéficier de prestations sociales, même s'ils se trouvent à l'étranger. Il est également envisagé de permettre à ces personnes de retirer le montant de leurs contributions en cas de départ, s'il ne leur est pas possible de percevoir leurs prestations dans leur pays d'origine. Le Comité des ministres européens répond ainsi indirectement aux propositions que nous émettions en septembre dernier, pour l'assistance aux chibanis de France. Cependant, la recommandation du comité, n'ayant pas force de loi, les chibanis devront attendre que les députés français acceptent d'intégrer ces propositions formulées dans les prochains textes de lois. Un grand bol d'air pour les chibanis.