L'ONG internationale Reporters sans frontières (RSF) a demandé ce mercredi aux autorités marocaines de libérer «immédiatement» Hamid Mahdaoui, directeur de publication de Badil.info. Dans un communiqué parvenu à Yabiladi, l'ONG indique qu'après cinq jours de détention provisoire, le tribunal de première instance d'Al Hoceima l'a condamné à trois mois de prison ferme et à une amende de 20 000 dirhams pour avoir «invité des personnes à participer à une manifestation interdite». «Nous demandons la libération immédiate d'Hamid Mahdaoui, déclare Yasmine Kacha, directrice du bureau Afrique du Nord de RSF. Ce journaliste reconnu n'a fait que son métier : informer. Pourquoi est-il alors poursuivi sur la base du Code pénal ?». «Par cette condamnation injuste et expéditive, les autorités marocaines cherchent-elles à punir un média qui révèle depuis plusieurs années des affaires embarrassantes pour le Royaume ?», s'interroge la responsable. L'ONG de rappeler que Hamid Mahdaoui a été condamné en juillet 2015 à 4 mois de prison avec sursis, une amende et des dommages et intérêts, ainsi qu'une autre fois en juin 2016 pour un article accusant le ministre de la Justice de percevoir des frais de missions surévalués. «Depuis le 26 mai dernier, 7 journalistes-citoyens et collaborateurs de médias ont été arrêtés dans la région d'Al-Hoceïma, pour leur couverture du Hirak (…) qui a éclaté au Rif en octobre 2016 à la suite de la mort du vendeur de poisson Mohcine Fikri», poursuit l'ONG, rappelant la condamnation de Mohamed Al Hillali. Ce responsable de la plateforme en ligne Rifpress a écopé le 30 juin dernier d'une peine de 5 mois de prison ferme pour «insultes aux agents publics durant l'exercice de leur fonction», entre autres.