Le calendrier électoral se précise de plus au Maroc. Après les consultations sur la future constitution, la classe politique doit se préparer aux prochaines échéances électorales. Le référendum serait prévu pour la fin juin ou le premier juillet, et les législatives le 7 octobre prochain. Entre temps, le gouvernement ainsi que le Parlement devront être dissous et l'ensemble des réformes politiques adoptées. Un calendrier trop serré, dixit des figures politiques et de la société civile. La réunion du Comité de suivi politique de la réforme de la constitution, présidée par le conseil royal Mohamed Moatassime mardi 17 mai a été très riche en dates et peut-être en surprises aussi pour les chefs des partis politiques conviés. Le calendrier électoral aurait déjà été fixé, selon le quotidien L'Economiste dans son édition du jeudi 19 mai. Référendum dans un mois ? Ainsi, la Commission consultative de révision de la constitution devrait remettre, dans une dizaine de jours, sa première mouture de la constitution au Comité de suivi avant l'organisation du référendum vers la fin juin ou le 1er juillet. Entre temps, les formations politiques et organisations syndicales auront à se mettre d'accord, en un temps record, sur une version convergente avant de la soumettre au roi. Législatives Après le référendum, cap sur les législatives. Là aussi, le rythme risque d'être trop cadencé. En effet, les élections législatives seraient prévues pour le vendredi 7 octobre prochain. La semaine suivante, vendredi 14, il sera procédé à son installation, et à l'ouverture de la session d'automne par le souverain. Un «plan B» prévoit l'organisation des législatives au cours de la première semaine de décembre. Le chemin est donc balisé. Mais force est de reconnaître que ce calendrier est trop serré. Aussi bien pour l'adoption des projets de réformes politiques en cours que pour le planning des partis politiques. Le Parlement, qui sera dissous, devra adopter le nouveau code électoral et l'ensemble des autres projets de réformes politiques en discussions entre les partis et le ministère de l'Intérieur, avant la fin de l'actuelle session du printemps, ajoute L'Economiste, qui cite une source proche du dossier. Un nouveau gouvernement, de technocrates ou d'union nationale, devrait également prendre le relais de celui d'Abbas El Fassi. Calendrier serré mais… fixé Si le politologue Mohammed Darif «ne croi[t] pas que ce calendrier soit serré car déjà fixé lors du discours du roi du 9 mars», Karim Tazi, membre du Forum Citoyen pour un Changement Démocratique (FCCD) voit plutôt le contraire. «C'est un calendrier serré», remarque-t-il, avant d'ajouter qu' «il faut un débat national [sur le projet de constitution] et un calendrier qui ne le permet pas est malheureux et mal venu». Pour Karim Tazi, cette «précipitation n'est pas démocratique». Moustapha Ramid : Les élections risquent de décevoir Le député du Parti de la Justice et du Développement (PJD), Moustapha Ramid, juge lui aussi que le calendrier fixé «n'est pas convenable (…) pour le nouveau Maroc auquel nous aspirons». Le membre du secrétariat national du PJD avertit déjà que «les élections ne seront pas à la hauteur des attentes». Il appelle donc à ce que la «préparation soit complète» et reste convaincu qu'il «faut du temps», notamment en ce qui concerne «l'élaboration de nouvelles listes électorales, et l'organisation d'élections sur la base da la carte nationale et non d'une carte d'électeur». MRE : Inscriptions sur les listes électorales Les inscriptions sur les listes électorales sont ouvertes pour les MRE jusqu'au 21 mai. Une personne, au sein de chaque consulat est chargée de procéder aux nouvelles inscriptions sur les listes électorales. Pour en informer les résidants à l'étranger, une affiche est exposée dans les consulats eux-mêmes et une communication écrite a été envoyée aux mosquées et aux principales associations marocaines de la circonscription consulaire. Un regret : la lettre n'est parvenue aux associations que le 13 mai, soit une semaine avant la clôture des inscriptions. De même, une annonce officielle du référendum constitutionnel début juillet et des élections législatives le 7 octobre aurait pu inciter certains Marocains résidant à l'étranger à aller s'inscrire : il leur reste 2 jours. Pour rappel, s'il est possible de s'inscrire sur les listes électorales dans un consulat, il faut toujours, pour voter, se déplacer au Maroc. A moins que le prochain code électoral n'en décide autrement.