Le «Croissant rouge sahraoui» lance officiellement un appel à la communauté internationale pour solliciter des aides. L'organisation a puisé dans ses archives, brandissant comme en 2015 le spectre de la «malnutrition», de «l'anémie» et de la «crise alimentaire» qui menacent la population des camps de Tindouf. Après le SOS lancé début mai par un média hispanophone pro-Polisario, c'est au tour du «Croissant rouge sahraoui» (CRS) de prendre officiellement le relais. «Le stock de sécurité en produits alimentaires de base destiné aux personnes les plus vulnérables parmi les réfugiés sahraouis a connu un manque, notamment le sucre et le riz, ainsi que pour les autres produits de base», alerte l'organisation auprès de la communauté internationale dans un communiqué relayé par l'agence de presse du Front. Le CRS annonce que «le Programme alimentaire mondial (PAM) a réduit la ration alimentaire mensuelle aux réfugiés de près de 20% durant ce mois de mai, qui se réduira davantage en juin s'il n'y a pas une contribution de donateurs le plus tôt possible». Le «Croissant rouge sahraoui» a de nouveau brandi le spectre de la «malnutrition et [de] l'anémie» qui «menacent la vie de plus 22 000 femmes et enfants». Et de rappeler que le PAM avait tiré la sonnette d'alarme sur la «crise alimentaire» qui prévaut dans les camps de Tindouf, appelant à garantir 7,9 millions de dollars de besoins alimentaires. Les pays donateurs ne sont plus sensibles aux SOS lancés par le Polisario Cet appel du CRS intervient alors que certains pays donateurs connus pour leur générosité avec le Polisario commencent à réviser leurs engagements. Ainsi, la Suède a annoncé la réduction de moitié des aides humanitaires accordées à la population des camps de Tindouf. Une décision prise il y a trois semaines par le gouvernement de Stefan Löfven. Ce qui devrait se traduire par la perte de cinq millions d'euros par an pour Brahim Ghali et les siens, contre 10 millions d'euros auparavant. Par ailleurs, dans son rapport présenté le 10 avril devant les membres du Conseil de sécurité, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a reconnu que les Etats ont nettement réduit leurs contributions aux projets destinés aux habitants des camps. Force est de constater que la «crise alimentaire qui menace les Sahraouis», comme l'avance le CRS, n'est pas inscrite à l'agenda de la direction du Polisario. La question n'a jamais figuré à l'occasion de réunions du secrétariat général. Elle est éclipsée par d'autres problématiques se rapportant à la répartition des zones d'influence entre les clans, ou à la préparation des campagnes anti-Maroc.