Le Polisario lance une nouvelle campagne médiatique destinée à la collecte d'aides alimentaires. Des médias qui lui sont proches alertent de la famine et des maladies qui menacent la population. En août 2015, le président du Croissant rouge sahraoui avait usé des mêmes arguments pour soutirer 37 millions de dollars à la communauté internationale. Les mauvaises conditions de vie de la population des camps de Tindouf s'aggravent, alerte un média pro-Polisario. Les habitants démunis et n'ayant pas de relais au sommet du Polisario subissent de plein fouet la malnutrition et la pénurie en eau potable. La répartition des produits de base (riz, légumes et huile) n'est plus assurée convenablement. «Ce mois chaque personne a reçu un kilogramme de riz alors qu'en mars cet aliment n'a même été distribué», ajoute la même source. Pour ce média, le responsable de cette crise alimentaire n'est autre que les pays donateurs qui ont réduit sensiblement leurs contributions financières dans le Programme alimentaire mondial (PAM). Et de rappeler la décision de l'Union européenne de réviser à la baisse ses aides destinées aux sahraouis des camps. Un marronnier Le ton alarmiste du site d'actualité rappelle bizarrement le «SOS» lancé, depuis Alger le 9 août 2015, par le directeur du Croissant rouge sahraoui, Yahia Buhobeini. «La situation humanitaire dans les camps de Tindouf s'est détériorée à telle enseigne qu'elle est devenue très préoccupante», avait-il affirmé lors d'un point de presse. Et d'avertir que le taux de la population sous-alimentée aurait atteint les 30% alors que l'anémie parmi les femmes serait de 50%, toujours selon ses dires. Au terme de sa comparution devant les médias, il avait sollicité 37 millions de dollars d'aides alimentaires. «Le Polisario joue la carte des souffrances des habitants pour soutirer le maximum d'aides à la communauté internationale», nous confie une source au Sahara. «La nouvelle campagne médiatique -qui ne sera pas la dernière du genre- intervient seulement quelques semaines après l'invitation du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, dans son rapport du 10 avril, aux Etats pour plus de générosité avec les réfugiés des camps de Tindouf», explique-t-elle. Le Polisario tente ainsi de bénéficier de cet appel pour demander davantage de soutien alimentaire. Dans sa résolution 2351, le Conseil de sécurité a réitéré son appel à l'Algérie d'autoriser le Haut-Commissariat aux réfugiés à recenser les habitants des camps. Une demande qui a peu de chance d'être entendue.