Vingt ans que le Festival Gnaoua et Musiques du monde fait danser des dizaines de milliers de personnes à Essaouira. Le rendez-vous culturel a totalement métamorphosé la ville et revient cette année pour une édition riche en couleurs. Du 29 juin au 1er juillet à Essaouira, le Festival Gnaoua et Musiques du monde soufflera sa 20e bougie. Les organisateurs ont présenté la programmation de cette manifestation culturelle lors d'une conférence de presse, le 2 mai à Casablanca. Ainsi, figureront en tête d'affiche le chanteur et percussionniste brésilien Carlinhos Brown, le chanteur de blues et guitariste américain Lucky Peterson, le pianiste britannique Bill Laurance et le chanteur sénégalais Ismael Lode. Au programme également, le mariage entre le soufisme indo-pakistanais et la tagnaouite, proposé par le chanteur français Titi Robin, et le voyage de Guinée à Sidi Ali Ben Hamdouch, initié par le Maâlem Hassan Boussou et ses compagnons. «Des moments de nostalgie seront à l'honneur avec le groupe français Gnawa Diffusion, les pionniers de cette musique, et la sublime Hindi Zahra», précise Neila Tazi, productrice du festival. Karim Ziad, directeur artistique du festival, enchaîne : «On n'a pas tous les jours vingt ans. Cette édition a été pensée pour mettre en avant les cultures communes qui viennent du monde entier et ont un lien direct avec la musique gnaoua.» Le Festival Gnaoua et Musiques du monde permet de «rencontrer des gens qu'on n'aurait peut-être jamais rencontré ailleurs» et, ainsi, créer un pont «entre les différentes cultures qui ne parlent pas la même langue, mais partagent le même langage musical». Inscription au patrimoine immatériel de l'Unesco Prochaine étape ? L'Unesco. Neila Tazi a annoncé que la commission en charge de l'inscription du festival au patrimoine oral et immatériel de l'institution onusienne se réunira en décembre 2017. «Nous sommes extrêmement optimistes. Cela fait vingt ans que l'importance de ce patrimoine et la nécessité de le préserver sont démontrées.» Si la commission donne son aval, ce patrimoine relèvera alors de la «responsabilité gouvernementale et de tout un chacun au niveau local et régional pour engager des actions pour sa préservation». Un rendez-vous culturel «essentiel», estime Driss El Yazami, président du Conseil national des droits de l'homme (CNDH), «pour se réapproprier et redonner sa dignité à notre patrimoine». Article modifié le 03/05/2017 à 19h27