Selon une étude de l'Université catholique de Louvain (UCL) publiée dans le quotidien De Standaard, les Belgo-Marocains de deuxième génération ont 50% moins de chance de parvenir à l'enseignement supérieur en Belgique. Les conclusions de l'étude interpellent. On y apprend qu'un jeune Belge sur deux d'origine marocaine ou turque de l'école secondaire atteint le niveau de l'enseignement supérieur. Par ailleurs les chercheurs ont conclu que les jeunes Marocains ou Turcs sont influencés par d'« ordinaires » amis Belges. En d'autres termes, les élèves d'origine étrangère qui ont des amis Belges de souche, sont plus susceptibles de continuer à faire d'autres études que ceux qui ont des amis le plus souvent dans leur propre groupe démographique. Ainsi les chances de ces jeunes doubleraient s'ils ont un ami Belge. Les difficultés d'intégration seraient à la base de ce phénomène à en croire les scientifiques de l'UCL, même s'ils assurent en outre que le milieu familial et la langue n'y jouent pas un rôle aussi crucial que l'école et les amis. Selon Karen Phalet, chercheur à l'UCL, les jeunes Belges peuvent être un pont entre ce qu'elle appelle le monde « blanc » des professeurs et des autres étudiants et celui des jeunes d'origine étrangère. La place des professeurs n'est pas non plus négligeable dans l'accès et la réussite au niveau supérieur pour les immigrés marocains de deuxième génération. Les chances de succès pour les jeunes qui font l'objet de cette étude sont manifestement moindres s'ils sont dans une classe où la moitié des étudiants est d'origine étrangère. « D'où la mixité sociale est très importante dans cette situation » ajoute Karen Phalet. Enfin le dernier facteur identifié par les chercheurs diminuant les chances d'accès au cycle supérieur pour les immigrés de deuxième génération, est la discrimination. L'étude révèle qu'entre la moitié et les deux tiers de ces « Belges-étrangers » ont été victimes de discrimination au moins une fois, soit à l'école, soit au travail ou lors d'un contact avec la police. « Je pense en particulier que les hommes d'origine marocaine ont eu au moins une expérience négative ou ont vécu l'animosité », a déclaré Karen Phalet. Sur un autre plan, ils nous informent que la plupart des filles et femmes de deuxième génération (Marocaines et Turques) ne portent pas le foulard. Celles qui en portent disent que leur choix est personnel. Les chercheurs de l'UCL ont interrogé dans le cadre de cette étude, 1751 jeunes âgés entre 18 et 30 ans, habitant Anvers et Bruxelles. Un tiers du groupe était des Belgo- Marocains, un autre tiers des Belgo-Turcs et le tiers restant des Belges ordinaires issus des mêmes quartiers (même statut social aussi) que les jeunes d'origine étrangère.