La presse française a beaucoup parlé d'elle ces derniers mois. Avec sa société Noorassur, Sonia Mariji est aujourd'hui la pionnière de la finance islamique en France. Retour sur le parcours de cette femme d'origine marocaine qui bouscule le monde financier français. Avec un emploi du temps très chargé, Sonia Mariji n'a pas une seule minute à perdre. Et pour cause, cette native de Casablanca doit gérer à la fois ses quatre enfants et sa fonction de patronne de la première entreprise d'assurance islamique en France, Noorassur. Aujourd'hui, elle travaille d'arrache-pied pour la réussite de son entreprise créée en 2012 et désormais détentrice de trois agences dans l'Hexagone : Chelles, Nantes et Melun tout récemment. Une enfance modeste qui ne l'empêche pas de voir grand C'est après un long parcours que cette femme de 44 ans s'est lancée à son propre compte. Arrivée en France en 1975 par regroupement familial, Sonia est l'avant-dernière d'une famille de cinq garçons et trois filles. Son père alors maçon à Chalon-sur-Saône (au Nord-est de la France), elle grandit dans des conditions modestes, «mais avec beaucoup de chaleur et d'amour», précise-t-elle à Yabiladi. Après ses études, Sonia intègre un grand cabinet d'investissement en tant que Conseiller en gestion de patrimoine indépendant (CGPI) où elle restera pendant plus de dix ans. «C'est là que j'ai appris mon métier en fait», confie la financière franco-marocaine. C'est la crise de 2008 qui crée le déclic chez elle. Une crise qu'elle a souvent qualifiée de «crise de cupidité», dénonçant le règne du profit à tout prix. «J'ai souhaité me rapprocher d'une finance plus éthique et socialement responsable», affirme la jeune patronne, estimant que la finance était pour elle «en tant que musulmane», la voie évidente. Objectif ultime: démocratiser la finance islamique en France Curieuse et altruiste, Sonia aime les voyages. Mais avec son nouvel agenda, pas facile d'en faire régulièrement. Quand elle ne s'occupe pas des dossiers de Noorassur, elle prend soin de ses quatre enfants. «Ils sont ma passion», confie-t-elle. «J'éprouve beaucoup de joie de les voir grandir et découvrir la vie. Ils sont un véritable moteur pour une femme comme moi», ajoute cette quarantenaire «déterminée à réussir la démocratisation de la finance islamique en France, créer de l'emploi et offrir une palette de produits aussi large et diverse que celle proposée dans la finance conventionnelle». Très attachée aux valeurs que lui ont transmises ses parents, Sonia Mariji a naturellement un amour indéfectible pour son pays d'origine. «J'adore le Maroc. Comme le dis si bien le comique Jamel Debbouze (Ne me demandais pas de choisir entre ma mère et mon père) cela résume assez bien ce que je ressens. Même si je n'ai jamais vécu au Maroc, je m'y sens chez moi».