Figure de proue de l'aide à la déradicalisation en France, Dounia Bouzar vient de jeter l'éponge! Le Centre de prévention contre les dérives sectaires liées à l'islam (CPDSI) dirigé par l'anthropologue de 52 ans a annoncé hier qu'il allait renoncer au renouvellement de son contrat avec le gouvernement français, rapporte Le Monde citant un communiqué du centre. «Le CPDSI a décidé de refuser son renouvellement tacite de mandat» avec le gouvernement qui arrive à terme au mois d'avril 2016, indique un communiqué repris par la même source. Le centre justifie sa décision par son opposition à l'article 2 du projet de révision constitutionnelle prévoyant la déchéance de nationalité pour crimes contre la nation. Selon son communiqué, le CPDSI explique que la déchéance de nationalité "crée un contexte politique défavorable à l'entreprise pédagogique et scientifique pour prévenir la radicalisation". Il déplore qu'avec un tel projet, le ministère de l'Intérieur ne base plus sa politique de déradicalisation sur "des réalités de terrain" mais sur "de l'idéologie ou des calculs politiques électoralistes". Pour rappel, subventionné par l'Etat depuis mars 2014, le CPDSI s'était spécialisé dans l'analyse du phénomène de la radicalisation chez les jeunes. Mais par la suite, le centre dirigé par Dounia Bouzar avait remporté un appel d'offres du ministère de l'Intérieur pour choisir l'équipe d'intervention mobile auprès des familles qui ont signalé un membre comme étant radicalisé ou présentant des signes de radicalisation. Avec cette annonce, son travail qui devait s'achever en avril ne sera pas reconduit. Dounia Bouzar, anthropologue spécialisée dans l'analyse du fait religieux, ne baisse pas les bras face à la radicalisation qu'elle attribue à des recruteurs utilisant des "techniques de dérives sectaires". «Elle va reprendre ses recherches avec les familles au sein des réalités de terrain et construire une école de déradicalisation, afin que le plus de citoyens possible puissent se former et se perfectionner sur le sujet», précise le communiqué.