Elle convainc moins sur les plateaux télé que dans les festivals internationaux où elle a été primée plusieurs fois. C'est avec un français approximatif que Loubna Abidar a passé le grand oral hier de l'émission «Le Petit Journal». Pendant les 10 minutes de son passage, l'actrice marocaine s'est posée comme la célébrité montante, détestée de tous. L'actrice marocaine, nominée aux Césars la semaine dernière, a profité de son passage dans l'émission pour dénoncer une longue liste de maux présentés par Yann Barthès comme la face cachée du Maroc : corruption, prostitution, pédophilie.... Loubna Abidar a acquiescé volontiers avant de reconnaître que ces maux étaient communs à l'Algérie, à la Tunisie et tous les pays arabes. Sur son impopularité auprès d'une partie du peuple marocain, Loubna Abidar dénonce une cabale montée par la presse qui alimente le déferlement de haine dont elle est l'objet depuis son rôle dans le film controversé, «Much Loved». «Les Marocains sont intelligents mais des journalistes se sont déchaînés sur moi en inventant des histoires, jusqu'à dire que j'étais une vraie prostituée. Et le peuple a pensé que c'était vrai *», analyse-t-elle. Pour l'actrice principale du film de Nabil Ayouch, la cabale était tellement bien montée que sa propre mère y a cru. «Même ma mère fait partie de cette partie du peuple marocain qui me détestait et à un moment qui m'a dit "Tu as fait du mal à la femme marocaine, tu n'as pas honte?"». Dans le reste de son intervention, Loubna Abidar est revenu sur la polémique entourant le film et sur son agression après les fuites du film. Puis, elle a présenté la France comme un paradis de liberté comparé au Maroc où des gens expliquent à sa fille qu'elle est une vraie prostituée et où elle a subi une agression sans qu'on accepte de la soigner. Pour ses projets d'avenir, l'actrice au français approximatif explique qu'elle va écrire un livre et tourner un autre film qui «va parler du courage des femmes musulmanes» sous la direction cette fois de la Franco-marocaine Camélia Montasser. Selon elle, le film se fera avec une actrice iranienne pour «dire aux hommes musulmans d'arrêter de dire [aux femmes msusulmanes] sans nous vous n'êtes rien». Et enfin pour les Césars, Loubna Abidar explique qu'elle y va sans stress et qu'elle fera «sortir de sa bouche tout ce qui lui viendra du cœur». * Les citations entre-guillemets ont été corrigées