L'institut de sondage américain Zogby Research Services (ZRS) a livré les résultats de son enquête sur "Les attitudes des musulmans sur la religion et le leadership religieux". L'enquête menée entre octobre et novembre 2015, se penche sur l'importance et la place de la foi, l'identité religieuse et la perception des groupes extrémistes pour la jeunesse musulmane dans le monde arabe. Le ZRS a donc interrogé 5 374 jeunes de 15 à 34 ans vivant dans 8 pays arabes: le Maroc, l'Egypte, la Palestine, la Jordanie, l'Arabie Saoudite, le Koweït, le Bahreïn et les Emirats Arabes Unis. Dans le cadre de cette enquête réalisée à travers des entretiens individuels, 738 Marocains originaires des villes de Marrakech, Casablanca, Rabat, Meknès, Fès et Tanger ont été interrogés. Sur la question de leur identité, 59% des Marocains se définissent par leur pays d'origine contre 21% au fait d'être arabe et seulement 15% au fait d'être musulmans. Par ailleurs, 92 % des Marocains estiment qu'il est important que les personnes qu'ils rencontrent sachent qu'ils sont musulmans. Pourtant, même si 66% d'entre eux affirment connaître une personne dans leur entourage qui pratique une autre religion, 98% reconnaissent que la religion est une affaire privée. Ils sont cependant divisés sur l'aspect le plus important de l'islam. 25% d'entre eux estiment que c'est "respecter les prescriptions et éviter les interdits contre 24% qui pensent c'est de "vivre selon l'éthique et la morale islamique". Sur cette même question, ils sont 21% à penser que ce sont "les problématiques politiques auxquelles font face les musulmans". 93% des jeunes marocains rejettent l'extrémisme religieux Le sondage ZRS a également révélé que les Marocains rejettent à une écrasante majorité l'extrémisme religieux. C'est la question, "dans quelle mesure pensez-vous que des groupes ou mouvements comme Daesh ou Al Qaida représentent une perversion des enseignements de l'islam?" qui lance ce thème. 93% des Marocains ont répondu que ces groupes représentent "une perversion complète" des enseignements de l'islam. 6% d'entre eux estiment que ces groupes soulèvent parfois des questions sur lesquelles ils sont d'accord. Toujours sur la question de l'extrémisme religieux, 50% des jeunes Marocains estiment que "des gouvernements corrompus, répressifs et non représentatifs" sont un facteur poussant les jeunes à l'extrémisme. Pour 44% d'entre eux, ce sont les "enseignements et les discours religieux extrêmes" qu'il faut pointer du doigt. 39% évoquent "le pauvre niveau d'éducation". "Dans quel endroit préférez-vous aller quand vous avez une question sur la foi ou la moralité ? ». A cette question, 75% des jeunes marocains préfèrent les émissions religieuses interactives à la télévision (avec appel téléphonique). 68% préfèrent aller sur Internet. 64% parmi les jeunes sondés ont indiqué qu'ils se retourneraient vers la mosquée du quartier s'ils avaient une question sur la foi ou la moralité. A noter que 44% préfèrent se tourner vers un membre de la famille, une connaissance ou un ami pieux pour des questions sur la foi ou la moralité. Et enfin sur la question du leadership religieux, 70% des jeunes Marocains estiment que seul le grand mufti de leur pays a le droit d'interpréter et d'expliquer la religion mais aussi de dire ce qui est permis ou interdit. 63% d'entre eux ont dévolu cette tâche aux prêcheurs des émissions de télévision et 33% aux Cheikhs.