Sans le nommer, le département d'Etat américain a critiqué via son porte-parole, les dérapages antimusulmans du favori à la primaire républicaine, Donald Trump, rapporte Le Monde. «Il n'y a pas d'examen religieux ici aux Etats-Unis et il ne doit pas y en avoir, et tout commentaire contraire peut être perçu par des extrémistes comme du grain à moudre», a estimé John Kirby, porte-parole du département d'Etat américain, l'équivalent du ministère des Affaires étrangères, qui se prononce rarement sur des questions de politique intérieur. «Le simple fait que les commentaires d'un candidat ont été utilisés dans une vidéo de recrutement pour un groupe extrémiste soutient parfaitement mon argument », a-t-il ajouté pour étayer ses propos. Même si aucun nom n'a été prononcé, le parallèle est vite établi entre la position du département d'Etat et les récents propos polémiques de Donald Trump. Selon la BBC, dans une récente vidéo de propagande, les rebelles Shebbab somaliens ont diffusé une vidéo dans laquelle figure le favori républicain pour dénoncer les inégalités raciales aux Etats-Unis. Dans la même vidéo, les Shebbab demandent aux Afro-américains de se convertir à l'islam et de prendre part au djihad pour lutter contre la brutalité policière et le racisme anti-noir. Pour rappel, le milliardaire et candidat à la course à la Maison Blanche, est habitué aux propos racistes particulièrement à l'encontre de la communauté musulmane aux Etats-Unis. Le magnat de l'immobilier s'était prononcé en faveur d'une expulsion «complète et totale» de tous les musulmans des Etats-Unis, qu'ils y soient nés dans le pays ou issus de l'immigration. Dans un spot de campagne teintée d'amalgames, Donald Trump avait associé les auteurs de la fusillade de San Bernardino avec des images de missiles et d'explosion de bâtiments.