Au total, l'Education nationale va procéder au contrôle de 20 établissements musulmans hors-contrat, essentiellement des écoles primaires, soupçonnés de favoriser la radicalisation. Un contrôle qui cache en fait une extension de l'état d'urgence à tout ce qui concerne de près ou de loin à la communauté musulmane de France. Les établissements musulmans hors-contrat sont dans le viseur de l'Etat français. En raison de soupçons à la contribution de la radicalisation, les inspecteurs de l'Education nationale vont contrôler une vingtaine d'établissements musulmans, en majorité des écoles primaires, rapporte Le Figaro. Rien que ce vendredi, 8 écoles vont être passées à la loupe. Certaines sont soupçonnées de favoriser la radicalisation alors que d'autres seront ciblées car elles n'ont jamais été contrôlées depuis leur ouverture. On dénombre dans ce groupe des établissements dans les académies de Paris, Marseille et Lyon. Pourtant, «les contrôles ne portent que sur ce qui pourrait être contraire à la morale et à la loi. Les raisons religieuses ne peuvent pas être invoquées en tant que telles. Si l'enseignement incite à la haine, cela suffit pour obtenir une fermeture. Mais dans les faits, les choses sont plus complexes à évaluer», explique le SG du syndicat national des personnels d'inspection (FSU). Outre la morale et la loi, les inspecteurs vérifient également la conformité de l'enseignement à la constitution mais regardent aussi si l'établissement respecte les règles d'hygiène, de salubrité et l'exécution des obligations imposées. Dans les faits, «les effectifs en inspecteurs sont insuffisants pour assurer un contrôle a priori» pour les quelques 300 établissements hors-contrat recensés en France, concède le SG de la FSU. Les inspecteurs se basent donc sur les signalements de dysfonctionnements par les parents. Un contrôle effectué dans le contexte de l'état d'urgence Directeur adjoint du lycée Averroès et vice-président de l'Union des organisations islamiques de France (UOIF), Makhlouf Mamèche, explique que le plus souvent des parents insatisfaits du programme de l'Education nationale décident de créer ces écoles avec des effectifs réduits car, pour eux, les valeurs de l'islam ne sont pas respectées. Ces familles espèrent ainsi voir leurs enfants évoluer dans un établissement alliant excellence scolaire et valeurs de l'islam. Makhlouf Mamèche juge cependant que le meilleur moyen pour l'Etat de contrôler ces écoles serait d'accélérer leur passage sous contrat. Mais des établissements sont réticents à ce changement estimant qu'ils y perdraient plus de libertés. Pourtant le passage sous contrat peut parfois être bénéfique puisqu'à titre de contribution, l'Etat prend en charge les salaires des enseignants. Ces contrôles interviennent dans un contexte post-attentats de Paris marqué par l'état d'urgence. Un état d'urgence qui a conduit à des perquisitions parfois violentes qui ont visé des commerces halal ou des mosquées. Occasion de ratisser large contre les libertés des musulmans de France, cet état d'urgence semble maintenant s'élargir d'une certaine manière aux établissements scolaires musulmans (20 écoles musulmanes sur 300 hors-contrat) de surcroît des écoles primaires.