L'ONG environnementale allemande Germanwatch a dévoilé mardi, en marge de la COP21, son indice 2016 de la performance des changements climatiques dans le monde. Sur 58 pays étudiés, le Maroc se place dans le top 10, faisant ainsi son entrée dans la classe des meilleurs élèves en la matière. Et l'ONG lui conseille de ne pas suivre l'exemple de développement des pays industrialisés. Le Maroc fait son entrée dans le groupe des leaders mondiaux en matière de protection du climat, indique l'ONG environnementale allemande Germanwatch, dans son Climate change performance index 2016 (CCIP) dévoilé mardi à Paris, en marge de la COP21. En effet, le royaume est désormais 10ème dans cet indice qui classe 58 pays en fonction de leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) par habitant, l'évolution de ces émissions et la politique climatique des Etats. Le Maroc gagne ainsi une place par rapport au CCIP 2015. Pour la cinquième année consécutive, le Danemark arrive en tête au 4ème rang, les trois premiers n'étant occupés par personne «car aucun pays n'en a fait assez pour éviter les conséquences dangereuses des changements climatiques», expliquent les auteurs. Viennent ensuite le Royaume-Uni, la Suède, la Belgique, la France et Chypre qui précède le Maroc. Le royaume occupe ainsi la première marche du podium en matière climatique dans la catégorie des pays nouvellement industrialisés. Le Maroc doit d'abord cette position à sa faible émission de GES. Le pays atteint une émission de 2,1 tonnes par habitant et par an quand la moyenne mondiale se situe à 4,9 tonnes par habitant et par an. «Les pays faiblement émetteurs sont traditionnellement considérés comme relativement performants» en matière de protection du climat, selon les auteurs. La politique énergétique du Maroc, jugée «améliorée», a également contribué au bon résultat marocain, avec notamment le vaste programme d'énergie solaire actuellement mis en œuvre. Les pays industrialisés, un exemple à ne pas suivre ! Les auteurs estiment toutefois que le royaume est «en train de perdre du terrain» au niveau de l'évolution des émissions de GES, pourtant l'un des indicateurs clés du CCIP. Le rapport pointe du doigt l'industrialisation du pays qui n'est toujours pas majoritairement basée sur de l'énergie propre. Au moment où le Maroc poursuit son développement, Germanwatch appelle Rabat à «ne pas suivre l'exemple des pays industrialisés, mais plutôt choisir une voie de développement intelligente et propre». L'ONG estime que les pays grands émetteurs de GES «doivent» soutenir cette orientation par le biais de partenariats, avec l'appui du financement climatique. C'est le deuxième rapport de Germanwatch sur le climat depuis le début de la COP21 le 30 novembre dernier. L'ONG vise, via ses publications, à encourager les 186 pays réunis à Paris, à tout mettre en œuvre pour ramener en dessous de 2°C d'ici la fin du siècle, la hausse des températures due aux émissions mondiales de GES. Article modifié le 09/12/2015 à 15h34