Après 30 ans d'abandon et de délabrement, le Théâtre Cervantès de Tanger pourrait réouvrir ces portes. L'Espagne devrait céder le célèbre théâtre à l'Etat marocain qui souhaite en faire un centre culturel polyvalent. Les gouvernements marocain et espagnol ont entrepris des négociations qui devraient acter le transfert de la propriété du Théâtre Cervantès, fermé depuis plus de 30 ans, au Maroc, rapporte El Mundo. Selon la même source, le Maroc devrait s'engager, dans le cadre de cet accord entre les deux pays, à restaurer, équiper et exploiter le théâtre en tant que centre culturel polyvalent. Selon certaines sources d'El Mundo, une des conditions du futur accord signé entre les deux royaumes, sera de conserver la structure et la façade du bâtiment. Pour rappel, le grand Théâtre Cervantès de Tanger a été inauguré en 1913 par Antoni Gallego, Manuel Pena et Esperanza Orellana. Ce théâtre de 1400 places avait alors été considéré comme le plus grand théâtre d'Afrique du Nord. Détenu depuis les années 1950 par l'Etat espagnol, le grand Théâtre Cervantès est fermé depuis les années 80. Mais en raison d'une dégradation avancée des lieux, plusieurs voix se sont levées pour réclamer sa restauration. 3 à 5 M € de travaux à prévoir En 2007, l'Espagne avait injecté 95.000 euros pour une intervention d'urgence afin d'éviter son effondrement. En 2010, une association d'étudiants et d'universitaires marocains et espagnols ont tenté de récupérer le théâtre mais le ministère espagnol des Affaires Etrangères avait estimé que même si leur projet culturel était bien ficelé, il ne s'accompagnait pas d'une viabilité économique. En 2013, plusieurs artistes espagnols, marocains et français ont signé un appel pour la récupération du théâtre qui devait être transformé en un centre d' «innovation scénique de la Méditerranée». Toujours selon El Mundo, le coût des travaux pour rendre le bâtiment réutilisable, est estimé entre 3 et 5 millions d'euros hors coûts d'équipement et de gestion. Mais les autorités espagnoles avaient indiqué qu'elles ne pouvaient pas investir autant d'argent dans un bâtiment se trouvant en dehors d'Espagne. Rappelons que l'accord de cession de propriété qui devra être approuvé par les parlements des deux royaumes, est retardé par les élections générales qui doivent se tenir le 20 décembre prochain. Article modifié le 01/12/2015 à 17h28