La défense d'Ali Aarras - membre présumé du Mouvement des moudjahidines - a critiqué hier mardi, l'Audience Nationale (Espagne) qui a autorisé son extradition vers le Maroc, information rapportée par « EFE », agence de presse ibérique. Il avait été appréhendé à Melilla en avril 2008 après l'émission d'un mandat d'arrêt international par la justice marocaine. L'avocat d'Aarras, Nayim Mohamed Ali, a rendue publique lors d'une conférence de presse, l'ordonnance indiquée par le juge Baltasar Garzon. Le juge anti terroriste espagnol a décrété un non-lieu provisoire des procédures initiées en Espagne contre le détenu, de sa prétendue relation avec les attentats du Casablanca de mai 2003. Toutefois, Baltasar Garzon a transmis un courrier à la deuxième section de la division criminelle de la Haute Cour (Audience Nationale), dans lequel il affirme qu'il n'y a « aucune objection » à l'extradition d'Aarras au Maroc pour être juger des mêmes faits. Le dit courrier a été approuvé par la deuxième section. Désormais rien ne s'oppose à ce que Ali Aarras passe devant une Cour marocaine. Pour Me Nayim, la décision d'envoyer Ali Aarras au Maroc est une « contradiction » qui rompt avec le principe juridique selon lequel on ne peut juger une personne deux fois pour le même fait comme celui d'Ali Aarras. « Comment peut-on extrader une personne qui a déjà été jugée en Espagne? », s'interroge l'avocat. Ce dernier pense qu'il convient de libérer son client, qui suit une grève de la faim depuis un mois pour protester contre sa situation à la prison de Botafuegos à Algésiras. Ali Aarras est considéré par le Maroc comme un membre depuis 1982 du Mouvement des moudjahidines au Maghreb. Il est aussi soupçonné de liens avec les attentats du 16 mai. La Commission islamique de Melilla (CIM) et l'Association « Inter culture » s'opposait vivement à l'extradition d'Ali Aarras et de Mohamed El Bay. Ce dernier est aussi réclamé par le Maroc afin de le juger pour appartenance au réseau Belliraj démantelé en février 2008. Mais la justice espagnole n'a pas encore statué sur son cas.