Les détenus politiques de l'affaire Belliraj libérés, celle-ci ne se clôt pas pour autant. Pour certains, elle ne fait que commencer. Aujourd'hui, jeudi 21 avril, s'ouvrait devant la Cour d'appel de Salé le procès d'Ali Aarass. Ce dernier est un ressortissant belgo-marocain âgé de 49 ans, soupçonné d'appartenance au groupe Belliraj. Aarass a été arrêté en avril 2008 à Melilia (Espagne) par la police espagnole après l'émission d'un mandat d'arrêt international depuis le Maroc. En décembre 2010, il était extradé vers le Maroc malgré de nombreuses protestations tant en Belgique qu'en Espagne. Il doit maintenant répondre au chef d'accusation suivant : appartenance à une association de malfaiteurs, susceptible de porter atteinte à la sûreté de l'Etat. Ali Aarass a reconnu les faits dont on l'accuse ? Il a signé un document en arabe (une langue qu'il ne maîtrise pas) après une détention de douze jours au cours de laquelle il a été, selon lui et ses avocats, violé, battu, privé de sommeil et menacé. Ces déclarations, sur lesquelles il est revenu plus tard, constituent le seul élément à charge. Ses avocats parlent d'un dossier « complètement vide». En Espagne, après une série d'écoutes et de perquisitions, Aarass n'a pas été présenté devant les tribunaux, le dossier manquant de pièces. Son cas a suscité l'indignation et des mobilisations ont eu lieu à Bruxelles et à Melilla entre autres. Pour sa première audience jeudi 21, des dizaines de magistrats, de députés et de militants droits de l'hommiste belges, espagnols, français, marocains et britanniques ont promis de venir en délégation dite « d'observation ». Ses avocats ont demandés un report pour continuer à préparer sa défense. Report accepté, le procès reprendra le 2 juin 2011. En revanche, la remise en liberté provisoire de Ali Aarass, demandée par la défense, a été refusée. Photo: Portrait de Ali Aarass et une membre de sa famille lors d'une manifestation en Espagne contre son extradition au Maroc en novembre 2010.