La nouvelle tentative de vente aux enchères des actions d'Aswak Assalam prévue le 8 septembre dernier n'a finalement pas été concluante. Hier, mercredi, la famille Chaâbi a réuni la presse pour faire part de sa version des faits et compte engager très prochainement de nouvelles actions en justice contre Fives. Alors que la famille Chaâbi est restée relativement discrète sur le litige qui oppose Ynna Holding au groupe français Fives FCB, il a réuni la presse hier, mercredi 16 septembre, pour livrer sa version des faits. Omar Chaâbi a commencé par retracer l'historique du litige depuis la création de la filiale Ynna Asment, la signature avec l'Etat de la convention d'investissement et le choix de Fives FCB comme fournisseur en juillet 2008, jusqu'au contentieux qui a donné lieu à la condamnation de Ynna Holding à verser à Fives FCB un dédommagement de 19 487 200 euros avec 5% d'intérêts à compter du 31 Juillet 2009 jusqu'au paiement complet. A ce jour, le montant dû a franchi la barre des 30 millions d'euros. Une somme que Ynna Holding ne souhaite pas payer prétextant que l'affaire est encore aux mains de la justice et que si le paiement avait lieu, il serait difficile de récupérer l'argent par la suite. «Ils n'ont jamais rien réalisé pour prétendre à un dédommagement» La famille Chaâbi tient également à préciser que lors de la signature du contrat avec Fives, sa filiale marocaine n'est pas encore créée. Celle-ci ne verra le jour qu'en novembre 2008 « avec un capital de 100 000 dirhams pour gérer ce projet» de plus de 200 000 millions d'euros. «Il s'agit de la même CPC MAROC que M. Fréderic Sanchez, PDG du groupe FIVES FCB, qualifie de «coquille vide» lors de son entretien avec l'Economiste Edition N° 4540 du 2015/06/04 et qui aujourd'hui réclame ce dédommagement», dénonce Ynna. Pour Faouzi Chaâbi Fives n'a rien à revendiquer. «Ils n'ont jamais rien réalisé pour prétendre à un dédommagement», défend-t-il, avant d'ajouter : «ils n'ont jamais provisionné ce projet dans le budget ni en 2008, ni en 2009, ni jamais». D'après le fils de Miloud Chaâbi, cette affaire n'a fait que salir la réputation d'Ynna Holding. «A partir de ce litige, le groupe Chaâbi a perdu toute crédibilité», déplore-t-il. Feuilleton judiciaire Ynna Holding et Ynna Asment s'étaient déjà pourvu en cassation en février dernier et attendent le jugement. Omar Chaâbi évoque notamment les refus de notification - en avril et en juillet dernier- de sa requête en cassation par la défense de Fives ou encore la prétention de ce dernier en mai dernier d'avoir reçu un courrier vidé de la requête. Faouzi Chaâbi a tenu à tenu à souligner qu'il restait «sereint et confiant» pour la suite de l'affaire en justice. Il a enchaîné en ajoutant que le groupe entend contre-attaquer pour demander des dommages et intérêts à Fives, estimant avoir subi des «manœuvres grossières» de la part du groupe français ces derniers mois. Ynna dénonce toujours la tentative de vente judicaire des actions de ses filiales – d'abord SNEP et actuellement Aswak Assalam- pour le règlement du dédommagement qu'il a été condamné à verser à Fives en 2009, estimant que ces deux sociétés «n'ont aucun lien capitalistique direct avec Ynna Asment et n'ont jamais cautionné les engagements de celle-ci à quelque titre que ce soit». La réputation de SNEP et Asswak Assalam ayant été entachée par ces demandes de saisie largement médiatisées (chute du cours de l'action, perte de confiance de certains fournisseurs) la famille n'exclue pas d'engager des poursuites pour demander des dommages et intérêts. S'il met ses menaces à exécution, le feuilleton judiciaire risque encore de durer. Vente judiciaire des actions Aswak Assalam toujours infructueuse Après plusieurs essaies infructueux, la nouvelle vente aux enchères des actions d'Aswak Assalam qui devait avoir lieu la semaine dernière, mardi 8 septembre, à la Cour d'appel de commerce de Casablanca n'a pas été d'un franc succès. Sur les 3,5 millions d'actions mises en vente, seules 40 000 ont trouvé preneur au prix de 76 dirhams l'unité. Et c'est toujours la fameuse Leila Laraqui qui les a acquis. Faouzi Chaâbi réitère le « conflit d'intérêt » qu'il dénonçait en juillet dernier.