Le Service étatique publique de l'emploi (SEPE) à Melilla vient de rendre son dernier rapport dans lequel il fait état du déséquilibre du marché de l'emploi. Proposant des pistes pour améliorer la situation, l'institution estime que pour que l'enclave atteigne ses objectifs, le Maroc est un acteur incontournable. La ville de Melilla «ne peut pas tourner le dos au Maroc» si elle veut correctement se développer économiquement au cours des prochaines années, indique le dernier rapport du Service étatique publique de l'emploi (SEPE) dont le contenu a été révélé mardi par le site d'information El Faro. Le marché de l'emploi dans l'enclave espagnole étant «très déséquilibré» actuellement, en raison d'un secteur primaire toujours limité, l'administration publique et le secteur des services restent les deux piliers de l'économie locale. Pour ce dernier, le tourisme se profile comme le principal moteur. Au moment où Melilla accueille chaque année une proportion de plus en plus importante de la classe moyenne marocaine, le SEPE estiment que les autorités locales doivent jouer sur cette tendance pour améliorer leur offre touristique destinée aux Marocains. Stratégique pour l'emploi D'après l'institution, la multiplication des offres commerciales et de loisirs favoriserait l'emploi et les politiques de communications mises en place permettraient de fidéliser l'actuelle clientèle marocaine et séduire la clientèle potentielle. Les auteurs du rapport proposent même d'inclure l'apprentissage du Français dans la formation des commerciaux et vendeurs afin de faciliter les échanges avec les touristes marocains. Et ce n'est pas tout. Selon le SEPE, le Maroc est également stratégique pour Melilla au niveau du commerce transfrontalier. L'institution propose l'expansion du port local en vue d'accroitre les échanges avec le royaume chérifien, voire avec toute l'Afrique du Nord. Ce qui aurait également une incidence positive sur l'emploi dans l'enclave. Si cet aspect commercial est souvent peu abordé par les acteurs économiques de Melilla, le tourisme est pour eux un grand champ d'actions depuis quelques années. L'enclave ne cesse de multiplier les pistes pour établir des liens plus forts avec les consommateurs marocains. En décembre dernier, le vice-président et ministre du développement de la ville autonome, Miguel Marin, avait annoncé la construction prochaine d'un grand centre commercial, où les touristes marocains pourraient trouver tout ce qu'ils aiment acheter dans l'enclave. Sur ce point justement, c'est une véritable guerre concurrentielle que se livrent Melilla et Ceuta qui vient de lancer de son côté un portail destiné aux touristes marocains.