La Flandre et la Wallonie maintiennent l'interdiction de l'abattage rituel dans les abattoirs temporaires. A environs 5 semaines de la Fête du sacrifice, son organisation inquiète les musulmans. L'organisation de l'Aid El Kebir en Belgique inquiète beaucoup les musulmans. Et pour cause, les villes abritant une forte communauté musulmane devraient normalement bouger au rythme des préparatifs de la Fête du sacrifice à près de 5 semaines de la célébration. Mais il n'en est rien, du moins en Flandre et en Wallonie. En effet, la plainte émise la semaine dernière par 48 organisations musulmanes en région flamande pour la levée de l'interdiction de l'abattage rituel n'a toujours pas abouti et risque même de ne jamais aboutir. Rappelons qu'ici, l'abattage sans étourdissement n'est désormais autorisé que dans les abattoirs reconnus et interdit dans les abattoirs temporaires traditionnellement mis à disposition à l'occasion de la Fête du sacrifice. Idem en Wallonie où les musulmans ont également manifesté leur mécontentement. Ceux de Namur ont même refusé la mise à disposition des abattoirs temporaires, car rejetant tout obligation de se soumettre à l'abattage avec étourdissement. «Ça va nous coûter» Mais au-delà de ces contestations, beaucoup d'inquiétudes pèsent sur les esprits des musulmans. Interrogé par RTL, le Belgo-marocain Noureddine Smaili, actuel président de l'Exécutif des musulmans de Belgique, a exprimé ses craintes quant aux «importations de viande depuis l'étranger, et des circuits parallèles». De plus, les abattoirs agréés sont peu nombreux et ne fonctionnent pas tous le jour de l'Aid. C'est justement la raison pour laquelle les abattoirs temporaires étaient mis en place chaque année. Du coup cette fois, l'abattage pourra s'étaler sur plusieurs jours pour les musulmans et engendrer un coût important. «Ça va nous coûter 20 euros pour le premier jour, 50 pour le deuxième et le troisième. Un mouton, ça coute déjà 230 euros. En temps de crise, ce n'est pas un bon message», explique M. Smaili. Actuellement, l'autre possibilité qui semble la plus «paisible» pour les musulmans de Flandre et de Wallonie est de passer la fête à Bruxelles où l'abattage rituel est encore permis. Mais difficile d'imaginer des familles entières quitter des contrées lointaines de ces régions pour passer quelques jours dans la capitale belge, avec tout ce que cela implique comme tracasseries.