La semaine dernière, le ministre flamand du Bien-être animal annonçait qu'à partir de 2015, il sera interdit d'abattre des animaux sans les étourdir dans les abattoirs temporaires, comme ce qui se fait chaque année lors de l'Aïd el Adha. Une décision qui a créé la polémique parmi les musulmans de Belgique. Ces derniers viennent de réagir par la voix de leur Exécutif. L'Exécutif des musulmans de Belgique, l'organe qui représente les musulmans de Belgique et leur culte auprès du gouvernement, vient de réagir à la polémique suscitée par la récente décision de la Flandre d'interdire l'abattage rituel sans étourdissement préalable. L'annonce a été faite, vendredi dernier, par le ministre flamand du Bien-être animal, Ben Weyts (N-VA). «Depuis un mois, la Flandre est compétente pour le bien-être animal. C'est le moment de prendre nos responsabilités pour mettre fin à cette infraction permanente à la législation européenne», a-t-il fait savoir, précisant que la fête du sacrifice 2014 n'était pas concernée par la nouvelle législation flamande. «Les préparatifs sont déjà bien avancés. Une introduction soudaine de l'interdiction aurait causé le chaos vu que tous les animaux ont déjà été achetés et que les abattoirs reconnus ne pourront pas traiter plus de 20 000 animaux supplémentaires dans un court laps de temps», a-t-il ajouté. Mais à partir de 2015, les abattages rituels devront donc se faire dans des abattoirs reconnus ou «faire place à une alternative». L'EMB comprend le souci du ministre L'Exécutif des musulmans de Belgique «tient à réagir aux déclarations du ministre flamand du Bien-être animal, Monsieur Ben Weyts, qui a exprimé sa volonté d'interdire les sites d'abattage temporaires en Région flamande à partir de 2015», écrit l'organe dans un communiqué publié ce jeudi 18 septembre. Affirmant comprendre «le souci du ministre concernant la nécessité d'améliorer les conditions d'abattage rituel lors de la fête du sacrifice», l'EMB rappelle que cette célébration «fait partie intégrante de la pratique du culte islamique en Belgique. «L'EMB est conscient des difficultés techniques liées à l'organisation de cette fête» et «souhaite attirer l'attention des autorités compétentes sur le manque d'abattoirs disponibles le jour de la fête du sacrifice». «La fermeture des sites provisoires ne peut être envisagée que si des alternatives sont proposées afin de permettre aux musulmans de pratiquer leur culte, dans le respect des dispositions légales, celles relatives au bien-être animal notamment», poursuit l'organisation. Cette dernière a également exprimé «sa volonté d'ouvrir un dialogue avec toutes les autorités publiques concernées pour mettre en place ces alternatives». Genk dit non Si l'EMB a fait part de sa compréhension au ministre, la ville de Genk, située en région flamande dans la province de Limbourg, n'y est pas allée par quatre chemins. Dans une lettre adressée au ministre hier, mercredi, celle-ci exprime «sa grave préoccupation face à l'intention de la ministre d'interdire les abattoirs temporaires à partir de l'année prochaine». «Genk, et par extension Limbourg, dispose d'une grande communauté musulmane et n'a pas d'abattoir avec une chaîne d'abattage rituel pour les ovins». «Nous sommes très préoccupés par cette décision et regrettons profondément qu'elle ait été prise sans consultation préalable avec les autorités locales ou avec les communautés», déplore la ville. Lors du dernier Aïd el Adha, 22 000 animaux ont été abattus dans environ 57 abattoirs provisoires en Flandre. L'Europe, elle, autorise les abattages d'animaux non étourdis mais uniquement dans un abattoir reconnu.