L'Espagne n'est plus la destination de rêve de certains mineurs marocains qui préfèrent mettre le cap vers la Suède. Bien que leurs chances d'y arracher le droit d'asile soient minimes, ils sont de plus en plus nombreux à opter pour ce pays nordique pour s'y installer. C'est ce que révèle un rapport d'un centre d'études à Stockholm. Le Maroc n'est pas un pays en proie à une guerre civile, et pourtant 381 enfants marocains non-accompagnés en Suède sont classés comme des réfugiés sur un total de 7000, selon un rapport du Gatestone Institute, basé à Stockholm. Selon le think-tank proche des milieux conservateurs, la majorité des mineurs sont «des enfants de la rue venant de Tanger et Casablanca qui commencent à consommer de la drogue à un âge précoce» précise le document. Il tient également à préciser qu'«ils se méfient de toutes les autorités». «En 2015, plus de 200 mineurs marocains rien qu'à Stockholm» Ces migrants marocains mineurs se concentrent surtout dans la capitale suédoise. Le 10 mai dernier, dans des déclarations à une chaîne locale, un officier de la police assurait que ses services estimaient leur nombre «à 200 enfants entre neuf ans et plus. Dans de nombreux cas ils fument du haschich et commettent quelques délits, souvent des vols ou de petites agressions». Le même policier explique que les autorités ne savent pas quelle approche adopter lorsque les jeunes marocains déclinent l'aide offerte par l'Etat suédois. «Nous pouvons les mettre dans des centres mais c'est juste pour quelques temps. Nous avons besoin de coordonner nos efforts au niveau national pour résoudre ce problème», a-t-il ajouté. Les enfants marocains choisissent souvent de rester dans la rue plutôt que de rester enfermés dans des centres pour jeunes. Bien entendu le rapport de l'institut conservateur fait l'impasse sur les violences subies par les enfants marocains. Preuve en est le cas du garçon de neuf ans agressé par un agent de sécurité à la station de gare de Malmö. En Suède, cette question est prise très au sérieux. Des considérations politiques sont en jeu. Des parties xénophobes jouent la carte des ces enfants à des fins électoralistes comme se fut le cas au Danemark, lors des récentes législatives qui ont vu une formation d'extrême droite arriver en deuxième position. A Stockholm, le gouvernement de gauche est devant un choix difficile. Il peut accorder l'asile aux mineurs en provenance de zone de guerre et permettre d'amener leurs proches dans le cadre du regroupement familial. S'il opte pour le statut-quo, il devra alors continuer à consacrer chaque année des centaines de millions d'euros pour ces enfants. En attendant de trouver une solution, le service d'immigration suédois compte proposer à d'autres pays de l'Union européenne la création de maisons spécialement dédiés aux enfants migrant non-accompagnés, annonce le Gatestone Institute.