Mezouar tente d'éviter un passage devant la commission de contrôle des finances publiques à la Chambre des représentants. Le ministre refuse, jusqu'à présent, d'aborder avec les députés la question des aides qu'accorde son département à certaines associations des Marocains du monde. Le ministre des Affaires étrangères traine le pas pour comparaitre devant la commission de contrôle des finances publiques à la Chambre des représentants, pour aborder avec les députés les aides accordées par son département aux associations des Marocains du monde. C'est depuis juin 2014 qu'il avait été sollicité, à trois reprises, par des correspondances officielles adressées par le président de la Chambre basse Rachid Talbi Alami, mais sans réel succès. La question est hautement sensible et la révélation de certains de ses aspects risquerait de créer des remous dans des pays d'accueil, notamment dans des milieux xénophobes ainsi que chez les associations de la communauté marocaine de l'étranger privées de subventions étatiques. C'est ce qui pourrait expliquer son refus de dévoiler aux députés la liste des ONG bénéficiant des subventions du MAE. Dossier prioritaire pour le PJD Néanmoins, le chef de la diplomatie ne pourra renvoyer aux calendes grecques son passage devant cette commission, présidée par Driss Skalli Adaoui du PJD. Et pour cause, ses membres sont tenus de présenter avant la fin de cette législature un rapport sur le montant des aides que consacrent des ministères à la société civile. A cet effet, ils ont déjà auditionné l'ancien ministre des Relations avec le parlement et le ministre de l'Intérieur, Mohamed Hassad. Ce dernier avait révélé l'an dernier au parlement une hausse très significative des sommes allouées par les conseils communaux et ruraux aux ONG, passant de 330 millions dh en 2008 à 670 M dh en 2014. Par ailleurs, ce dossier est hautement prioritaire pour les islamistes de la Lampe. Dés les premiers mois de leurs prises de fonction, Habib Choubani et Bassima Hakkaoui avaient respectivement publié les listes d'ONG ayant bénéficié des finances en provenance de l'étranger et celles présentées par le ministère de la Solidarité et la Famille. Cette position de Mezouar n'est pas sans rappeler celle qu'avait adoptée vis-à-vis de la fuite de documents confidentiels sur Twitter. En février dernier, il promettait aux députés de la commission des Affaires étrangères de revenir prochainement sur le scandale avec des détails. Une promesse qui attend toujours d'être concrétisée.