Après des mois d'attente, le ministère des Transports et de l'Equipement vient de lever le voile sur la liste des exploitants des carrières de sables et de pierres : 67% sont détenus par des sociétés et le reste par des personnes physiques. La très attendue liste des bénéficiaires des agréments de carrières de sables et de pierres est enfin tombée. Sa publication, annoncée à 20 h d'hier, a subi un léger retard dû à un problème technique. Une liste qui ne devrait pas susciter immédiatement une grande polémique, contrairement à celle du transport routier, publiée début mars dernier. La cause : la majorité des exploitants sont des personnes morales (67%) contre 33% de personnes physiques. Un handicap nécessitant d'effectuer un passage obligé par les différents tribunaux de commerce du royaume pour en savoir davantage sur les identités des actionnaires de ses entreprises. Hier à la Chambre des représentants, le groupe PJD, dans une opération de communication en direct sur Al Oula, a demandé au ministre des Transports et de l'Equipement de donner plus d'informations sur le tour de table de ces sociétés. Dans sa réponse, Aziz Rebbah a précisé qu'il est habilité, seulement, à publier la liste telle qu'elle est et rien de plus. Lundi un communiqué du département de l'Equipement soulignait l'importance de cette initiative qui «s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre effective de la Constitution et du programme du gouvernement ainsi que de l'engagement du ministère à promouvoir la gouvernance, développer la transparence et mettre l'administration au service du citoyen. Elle vise également à permettre aux citoyens d'avoir accès à l'information». Et après ? Pour éviter que cette liste ne subisse le sort de celle des agréments du transport routier, une simple opération médiatique sans être suivie par aucune réforme du secteur, le ministre Aziz Rebbah est appelé à concrétiser ces engagements, maintes fois répétées au parlement et d'ouvrir ce marché devant tous les Marocains à condition de répondre aux normes, juridiques, financières et environnementales, des cahiers de charges. Une mesure qui devrait instaurer de nouvelles règles de transparences dans un secteur ou l'opacité et la clandestinité sont légion. Deux tares qui, selon des estimations fournies, en avril, aux députés par Rebbah lui-même, font perdre annuellement à l'Etat quelques 5 milliards de dh. Une somme qui, en cette période de vaches maigres, serait la bienvenue. Et de deux pour Rebbah Décidément entre les ministres du gouvernement Benkirane, c'est la course à la publication des listes. Mais, il faut reconnaître à Aziz Rebbah son leadership par rapport au reste de l'équipe. Il est à sa seconde expérience après celle de la liste des transports routiers. Il devance ainsi, Habib Choubani qui dévoilait, en avril, le bilan des associations bénéficiaires de subventions de l'étranger. Une initiative suivie, immédiatement, par une opération similaire des noms des ONG qui ont reçu une aide du département de la Solidarité et de la Famille dirigée par la PJDiste, Bassima Hakkaoui. Pour briser ce monopole des ministres de la Lampe, Mohamed El Ouafa (Istiqlal), chargé de l'Education nationale, vient de rejoindre ce club en divulguant, fin octobre, les noms des personnes qui occupent, illégalement, des logements de fonctions. A qui le tour?