Avril 2012, Lahbib Choubani publiait la liste des associations qui bénéficient de financements internationaux ainsi que le montant des aides. Juillet 2013, il récidive. Il vient de révéler que plus de mille ONG se partagent la grande part du gâteau des subventions publiques en 2011, avant l'arrivée du PJD au gouvernement. L'économie de rente affecterait, également, une partie de la société civile. En 2011, 1024 associations ont bénéficié de 860 millions dh provenant de l'argent des contribuables. Le chiffre a été révélé par le ministre des Relations avec le parlement, lors d'une rencontre tenue, le week-end, à Benslimane. Le quotidien arabophone Al Akhbar rapporte, dans son édition de mercredi, que Lahbib Choubani a précisé que ces ONG ont reçu des aides de la part de services publiques (ministères, entreprises étatiques et autres collectivités locales) pour la réalisation de projets qui n'entrent pas dans le cadre de l'Initiative nationale du développement humaine (INDH), lancée par le roi Mohammed VI le 18 mai 2005. La Cour des comptes doit auditer ces associations Compte tenu de l'importance de la somme, le ministre PJDiste a appelé la Cour des comptes, présidée par Driss Jettou (ancien Premier ministre de septembre 2002 à octobre 2007) à auditer les finances des ONG, notamment celles qui jouissent de subventions sonnantes et trébuchantes de la part de l'Etat. Actuellement, c'est l'Inspection générale des Finances, relevant du département de l'Economie et des Finances, qui remplis cette mission. Toutefois, les rapports de l'IGF sont confidentiels, ce qui donne libre cours à toutes les interprétations. Lahbib Choubani a, par ailleurs, émis le vœu que l'aide ne soit pas l'objectif final de ceux qui président les associations et cessent de jouer le rôle de «mendiant». Silence sur le financement étranger Lors de cette rencontre, Choubani a omis d'évoquer les associations financées par des bailleurs de fonds internationaux. La présence à ses côtés de Lahbib Kamal, l'en a-t-il dissuadé ? Pour mémoire, le président du Forum des Alternatives du Maroc s'était opposé à la manière avec laquelle le ministre des Relations avec le parlement et la société civile avait publié, l'an dernier, la liste des associations qui recevaient de l'argent de l'étranger. Une initiative qui a fait une émule, la ministre de la Solidarité et la Famille, Mme Bassima Hakkaoui, avait immédiatement levé le voile sur les ONG ayant bénéficié d'aides de son département. C'était juste quatre mois après la nomination du gouvernement Benkirane.