Sur la question de la Convention pour l´élimination de la discrimination à l'égard des femmes (CEDAW), le Mouvement unicité et réforme tient à se démarquer du PJD. Le MUR appelle à une intervention du Conseil supérieur des oulémas et du Conseil constitutionnel pour annuler la levée de réserves du parlement marocain sur la CEDAW. Le Mouvement unicité et réforme dénonce l'adoption par le parlement marocain du protocole facultatif de la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW). La matrice du PJD estime que la levée des réserves sur les articles 9 et 16 exprimées par le royaume lors de sa ratification de la CEDAW en 2011 est «contraire» à la religion musulmane et à la constitution et «menace la stabilité de la famille marocaine». Les griefs du MUR portent sur l'article 2 qui appelle, dans son alinéa f, les Etats parties à «prendre toutes les mesures appropriées, y compris des dispositions législatives, pour modifier ou abroger toute loi, disposition réglementaire, coutume ou pratique qui constitue une discrimination à l'égard des femmes». Ce qui devrait se traduire par une modification profonde des lois de l'héritage. Les associations féministes qui plaident pour ce principe auront l'opportunité de saisir le Comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes. L'organisation réclame une réaction du Conseil des oulémas et du Conseil constitutionnel Le MUR, dirigé par Abderrahim Chikhi, un ancien membre du cabinet du chef du gouvernement, demande une intervention du Conseil supérieur des oulémas pour barrer la route à l'adoption du protocole facultatif de la CEDAW. Il est cependant peu probable qu'une institution à la tête de laquelle se trouve le roi s'oppose publiquement à un projet adopté par le Conseil des ministres présidé également le monarque. Par ailleurs, la matrice du PJD a frappé à la porte du Conseil constitutionnel pour tenter de faire annuler le vote de la plénière de la Chambre des représentants du 8 juillet. Là aussi, la requête semble vouée à l'échec. Seuls le roi, les présidents des deux Chambres du parlement et le quart des députés ou des sénateurs ont le droit de saisir cette institution. Le projet de loi sur l'élimination des discriminations à l'égard des femmes que contestent le MUR porte pourtant la signature du gouvernement Benkirane. Le texte a été adopté en novembre 2012. Et à la Chambre des représentants, tous les députés du PJD ont voté pour. En revanche, un PJDiste s'est abstenu en commission.