En Espagne, une ONG demande à la justice d'enquêter sur les détournements des aides envoyées aux Sahraouis de Tindouf. L'association pointe du doigt la passivité de toutes les autorités espagnoles et de la Cour des comptes qui n'ont jamais effectué des contrôles ou des audits sur un programme d'aides mené tambour battant dans le pays. Les partisans du Polisario en Espagne sont dans le viseur d'une ONG locale, indique un média espagnol. «Manos Limpias» (Mains propres), dans une pliante, demande l'ouverture d'enquêtes judiciaires contre des responsables du Front et la Coordination des associations solidaires avec le Sahara (CEAS) pour leur implication dans les détournements des aides destinées à la population des camps de Tindouf. La requête, actuellement entre les mains du parquet général de Madrid, s'appuie essentiellement sur le rapport de l'OLAF. Un document qui a révélé l'omniprésence d'une fraude systématique s'étalant sur des années. «Manos Limpias» estime le montant de ces malversations à 20 millions euros. Pour la partie plaignante, il est évident que les agents du Polisario ont largement bénéficié de l'élan de solidarité pour soutirer le maximum d'aides aux autorités espagnoles. La CESA a joué, et continue de jouer, un rôle clé dans toutes ces opérations, selon Manos Limpias. Le gouvernement central et les Autonomies complices ? Dans sa plainte, «Manos Limpias» pointe du doigt «le manque de contrôle de la part de toutes les autorités espagnoles» et «le manque d'audits des organes d'enquêtes des communautés autonomes (au nombre de 17) et de la Cour des comptes, qui ont rendu possible cette massive fraude et qu'elle ne soit pas sanctionnée jusqu'à aujourd'hui». L'ONG demande également que les services compétents mènent des investigations sur les associations qui ont participé à la collecte et la réception des subventions au profit du Polisario. «Manos Limpias» conclut sa demande par un appel lancé aux pays de l'Union européenne de bien surveiller les aides envoyées aux habitants des camps de Tindouf. Ce recours à la justice est le premier du genre en Europe. Il intervient cinq mois après la publication d'un rapport de l'organisme anti-fraude (OLAF) à l'UE. Une publication obtenue au forceps après sept ans de combat d'une ONG devant les tribunaux. Un document qui a établi l'implication du Polisario et des Algériens dans les détournements des aides.