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Fraude dans les camps du Polisario : ­­­­Manos Limpias se tourne vers la justice
Publié dans Les ECO le 23 - 03 - 2016

Le syndicat espagnol des fonctionnaires publiques «Manos Limpias» regrette que la plainte déposée contre le Polisario et des ONG espagnoles proche des séparatistes pour «fraudes et détournements massifs d'aides humanitaires» ne trouve pas écho auprès du parquet et compte porter l'affaire devant le tribunal.
Le syndicat espagnol des fonctionnaires publiques, Manos Limpias (Mains propres) ne lâche pas le morceau. L'Association, connue sous les latitudes espagnoles pour déclencher des procédures judiciaires d'intérêt public, traque depuis bientôt un an, des dirigeants du Polisario et des ONG espagnoles acquises à la cause des séparatistes. Manos Limpias accuse ainsi les séparatistes et des ONG espagnoles de fraudes massives et détournements d'aides humanitaires.
Flash back
Tout a commencé en mai 2015, quand le SG du syndicat, Miguel Bernad Remon avait déposé une plainte dénonçant un réseau mafieux au sein du mouvement séparatiste, qui a procédé durant des années à des détournements des aides humanitaires destinées aux campements, aux fins d'enrichissement personnel. La plainte de Manos Limpias est basée sur un rapport de l'Office européen de lutte anti-fraude (OLAF). En 2005, cet organisme européen avait mené une investigation sur des détournements des aides européennes à l'adresse des campements de Tindouf. L'investigation portait sur la période allant de 2003 à 2007 et, rien que durant cette époque, l'OLAF a estimé que l'argent détourné s'élève à 20 millions d'euros.
C'est en prenant connaissance de l'existence de cette accablante enquête, dont les conclusions n'ont été divulguées qu'en 2013, pour des «raisons humanitaires» tel que l'a justifié l'organisme européen, que le syndicat Manos Limpias a déclenché cette procédure afin que les auteurs de ces délits répondent de leurs actes. L'avocat Miguel Bernad Remon pointe du doigt, outre de hauts responsables du Polisario, des complices espagnols. La dénommée «Coordination étatique des associations solidaires avec le Sahara» et son président, José Taboada Valdes, auraient été complices de ces agissements mafieux. Acquis à la cause des séparatistes, José Taboada Valdes a même été déclaré «citoyen honorifique de la RASD». Manos Limpias considère ce dernier comme «un auteur matériel», de cette escroquerie aux multiples ramifications.
Dans cette plainte, dont les Inspirations ECO détient copie, Manos Limpias liste les forfaits qu'elle reproche aux accusés: «Manipulation des chiffres du recensement des réfugiés, détournement de marchandises et argent destinés aux réfugiés, revente des aliments des aides dans les pays de la zone, dysfonctionnement dans le système de distribution et envoi des aides». Des accusations bel et bien confirmées par le rapport de l'OLAF.
De même, Manos Limpias estime que ce réseau de détournement trouve ses origines en Espagne, le pays qui abrite le plus grand nombre de délégués du Polisario et d'associations qui ont fait du conflit leur fonds de commerce. La plainte du syndicat trouve aussi son explication du fait que l'Espagne est pionnière en matière d'aides destinées aux campements des réfugiés. D'où cette déception de la part de l'association plaignante. Selon Remon, «le gouvernement espagnol aurait dû ouvrir une enquête après la publication du rapport de l'OLAF», confie-il aux Inspirations ECO. Manos Limpias reproche aux autorités espagnoles le manque de contrôle et l'absence d'audit sur les fonds versés aux différentes associations qui tournent dans l'orbite du Polisario. «Le rapport de l'OLAF inclut toutes les aides fournies par les gouvernements européens.
Pour cela, chaque gouvernement devait s'assurer que les aides soient transparentes et non pas opaques», déplore la plainte. Manos Limpias estime aussi que ces fonds ont pu être destinés à des fins terroristes. «Cette affirmation est basée sur le modèle de fonctionnement du Polisario. Ce n'est pas un groupe démocratique qui respecte les règles du jeu d'un Etat de droit. Il est très facile de procéder à des achats d'armes à travers de l'argent obtenu de manière frauduleuse. C'est logique de faire un lien entre les fonds reçus et le financement des groupes terroristes étant donné que ces aides, a priori de caractère humanitaire, ont été déjà déviées afin que les membres du Polisario restent le plus longtemps possible au pouvoir, en finançant des groupuscules mafieux ou terroristes», nous explique le secrétaire général.
Que dit le rapport de l'OLAF ?
Composé de 25 pages, le rapport chiffre les aides détournées à 20 millions d'euros, uniquement sur une période de 4 ans (2003 à 2007). Ce détournement a été possible vu que l'Union européenne envoyait des dons pour une population de 155.000 personnes (chiffre communiqué par les autorités algériennes) alors que la population était en dessous de ce compte. «La responsabilité du Polisario et d'Alger est manifeste», note le syndicat dans la plainte déposée auprès du parquet espagnol. Grâce à des images satellitaires, vu que le Polisario refusait un recensement de la population, les données récoltées ont estimé à 91.000 personnes, la population des campements. En 2005, et à partir de cette date, les instances européennes ont commencé à adapter les aides (autour de 10 millions d'euros chaque année) en fonction de ces nouveaux chiffres.
Le marché de Mali
Lors d'un voyage au Mali, un fonctionnaire de l'Union européenne a pu être témoin de la revente d'aliments portant l'emballage original de l'agence européenne d'aide humanitaire ECHO, dans un marché populaire. C'est de la sorte que l'OLAF a diligenté une enquête. Le rapport déplore aussi que les aides alimentaires sont remplacées par des produits de mauvaise qualité qui sont distribués par la suite aux réfugiés alors que les aliments envoyés d'Europe sont revendus en Algérie, au Mali et en Mauritanie. Cet échange était possible à travers des entrepôts clandestins où les fraudeurs procédaient au transvasement des denrées.
Miguel Bernad Remon
Secrétaire général de «Manos Limpias».
Le gouvernement espagnol veut rester «neutre»
Les Inspirations ECO : Votre plainte a été déposée en mai 2015. Depuis, le parquet n'a ouvert aucune enquête à ce sujet. Comment expliquez-vous cela ?
Miguel Bernad Remon : Le gouvernement actuel veut maintenir un équilibre entre le Maroc et l'Algérie et ne veut pas se compromettre. Car, si le parquet engage des poursuites, le gouvernement devra se positionner en faveur de l'une des parties, à savoir le Polisario et le gouvernent algérien ou le gouvernement marocain. Il est certain que l'Exécutif espagnol manque de courage dans cette affaire, vu qu'il a préféré s'abstenir d'enquêter sur des fraudes et détournements d'une quantité démesurée d'argent, accordée par des administrations publiques espagnoles. Il s'agit alors d'un détournement de subventions, un délit que les autorités compétentes ont ignoré. Face à ce silence, nous avons engagé une bataille judiciaire pour que les responsables de détournements d'aides destinées aux réfugiés dans les camps soient punis. Cette action aurait dû être initiée par le gouvernement espagnol à travers le parquet anti-corruption. Malheureusement, ce département obéit à des calculs politiques, au lieu de veiller sur l'application de la loi. Manos Limpias s'est constituée partie civile, et elle est habilitée, conformément à l'article 125 de la Constitution, à exiger des poursuites lorsque des actions portent préjudice à l'intérêt public.
Croyez-vous que votre plainte aboutira ?
Le parquet a admis le principe de la plainte et, de notre côté, nous fournissons au fur à mesure les preuves qui appuient notre dossier et confirment les détournements massifs. Nous en sommes déjà à trois plaintes depuis que nous avons lancé la procédure en mai 2015. Toutefois, nous comptons mener la bataille sur un autre front, en portant cette affaire devant l'Audiencia Nacional (ndlr, haute juridiction spécialisée), vu que le procureur traine le pas. Il attend, probablement, de recevoir des ordres du gouvernement. Celui-ci, sur le départ, attend à son tour la composition du prochain gouvernement pour voir comment gérer cette patate chaude, en fonction de ses intérêts.
Le rapport de l'Office européen a estimé les fraudes, rien qu'entre 2003 et 2007, à 20 millions d'euros. Quelle est votre estimation ?
La valeur de ce détournement s'élève, au bas mot, à une centaine de millions d'euros. L'organe européen s'est intéressé à un période très courte alors qu'avant et même après cette période, des quantités énormes de fonds publics n'ont jamais été acheminées aux populations des camps de Tindouf. Ces fraudes concernent une somme dépassant largement les 200 millions d'euros.
Qu'attendez-vous de cette plainte ?
J'espère que ce scandale éclate au grand jour. Etant donné que cela implique les administrations publiques espagnoles, nous voulons que des mesures soient prises pour une meilleure gestion de ces fonds humanitaires. Nous voulons aussi un gel, d'une manière préventive, des aides destinées aux camps des réfugiés, au moins jusqu'à ce que l'on soit certains que ces aides parviennent aux légitimes bénéficiaires et non qu'elles tombent entre les mains des organisations criminelles.


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