L'université Cadi Ayyad de Marrakech a été le théâtre de nouvelles violences. 43 étudiants ont été arrêtés alors que 24 éléments des forces de l'ordre ont été blessés dans le cadre de ces affrontements. Une enquête est en cours pour tenter de mettre la main sur les meneurs de la fronde estudiantine. L'université Cadi Ayyad à Marrakech renoue avec les troubles. Dans l'après-midi de mardi, elle était la scène de violents affrontements entre des étudiants et les forces de l'ordre. Le retard dans le versement des bourses du troisième trimestre aurait mis le feu à la poudrière. Alors qu'une marche de protestation pacifique vers le siège de la présidence de l'université avait été initialement programmée, les choses ont rapidement dégénéré. Des étudiants cagoulés Le bilan officiel des violences fait uniquement état de 24 blessés dans les rangs des éléments de la sûreté. Un groupe d'étudiants, dont la majorité était cagoulée, s'est retranché sur les terrasses des immeubles de la cité universitaire. De là, ils ont commencé à lancer des pierres et des bouteilles sur des policiers du CMI (Centre mobile d'intervention) et des membres des forces auxiliaires, venus nombreux. C'est ce qui explique, d'ailleurs, le nombre élevé de blessés. Le calme est revenu à la tombée de la nuit, indique un média local. Ce matin encore un déploiement sécuritaire était toujours présent sur les lieux. Le parquet général de la ville ocre a ouvert une enquête. Plus de quarante étudiants arrêtés lors des troubles d'hier ont été emmenés au siège de la préfecture de police de Marrakech pour subir un interrogatoire. Pour le moment, il est encore prématuré d'avancer une piste sur l'appartenance du groupe à l'origine de ces violences. L'université Cadi Ayyad abrite une mosaïque désordonnée de groupuscules estudiantins. Il y a les islamistes du PJD, ceux d'Al Adl wal Ihssane, les salafistes, l'extrême gauche, les bassistes, les radicaux amazighs et les séparatistes du Polisario. Tous ont une dent contre les représentants de l'autorité et sont prêts à en découdre avec les forces de l'ordre, parfois même à cause de prétextes futiles. Les précédents des troubles de mai 2014 et ceux du décembre 2012 attestent de cette tendance. Et les tensions pourraient se propager à d'autres établissements. Le 18 juin, la justice devrait prononcer son verdict dans le procès des assassins présumés de l'étudiant Abderrahim El Hasnaoui. Ce proche du PJD avait été assassiné en avril 2014 à la faculté Dhar Al Mahraz à Fès.