L'assassinat d'un étudiant du PJD à l'université de Fès a mobilisé toute la direction du PJD. Le chef de gouvernement et des ministres ont fait le déplacement, à bord d'un jet privé, à Errachidia pour assister aux funérailles d'Abderrahim El Hasnaoui. Le ministre de l'Enseignement supérieur y était même en larmes alors qu'il y a une année et deux mois, il avait réagi par le sourire à une question d'un journaliste sur le décès d'un étudiant, toujours à Fès, mais qui n'appartenait pas au PJD. Tout l'appareil du PJD et de sa matrice le MUR a assisté, samedi à Errachidia, aux funérailles de l'étudiant Abderrahim El Hasnaoui, assassiné, le vendredi à la faculté Dhar El Mehraz à Fès, par un membre d'extrême gauche. Le PJD n'a pas lésiné sur les moyens. Un jet privé s'est posé dans la matinée d'hier au tarmac, à bord duquel se trouvait notamment le chef de gouvernement Abdelilah Benkirane, le ministre de l'Enseignement supérieur, Lahcen Daoudi, Mme Soumia Benkhaldoune, ministre délégué chargé de la recherche scientifique, Abdellah Bouanou, le président du groupe parlementaire et le n°2 du Mouvement unicité et réforme, Abdellah Ben Hammad. Les ordres de Mohammed VI, selon Benkirane L'avion affrété à cette occasion a transporté, également, d'autres partisans du PJD. Cette «descente» de Rabat et à Errachidia, un des bastions du PJD dans la région du sud, s'explique essentiellement par l'appartenance du défunt Hasnaoui à l'organisation Attajdid Attolabi, le bras estudiantin des islamistes de la Lampe. Dans une allocution devant la famille et les proches du défunt, Abdelilah Benkirane a annoncé que le roi Mohammed VI a donné ses instructions pour l'ouverture d'une enquête afin d'élucider les circonstances exacte de l'assassinat de l'étudiant PJDiste. Des personnes soupconnées du meurtre sont, d'ailleurs, interrogés par la police. Quelle est la différence entre Mohamed El Fizazi et Abderrahim El Hasnaoui ? Mohamed El Fizazi et Abderrahim El Hasnaoui, tous deux étudiaient à la même université. Et tous deux y ont trouvé la mort. Seulement, les funérailles du premier n'avaient pas connu, en janvier 2013, la même présence massive des membres du gouvernement avec à l'heure tête Benkirane. Son cas n'avait suscité aucune réaction de compassion ou de condoléances du ministre de l'Enseignement supérieur. Interrogé le 27 février 2013 par un journaliste sur ce décès, Lahcen Daoudi répondait, le sourire aux lèvres, par «Iwa Malou» (Qu'est-ce qu'il a …) et puis s'en allait. Cette fois, il était bien présent aux funérailles, avec les larmes aux yeux. Depuis les années 90, l'université de Fès est réputée être un haut lieu de confrontation entre islamistes et bassistes. Les deux camps comptent plusieurs morts et blessés au fil des affrontements violents.