C'est sur un dossier chaud et sensible que s'est ouverte la séance des questions orales ce mardi 29 avril à la Chambre des représentants. Celui du décès de l'étudiant Abderahim Hasnaoui lors de violents affrontements jeudi 25 avril à l'université Sidi Mohammed Ben Abdellah de Fès. La question posée par un député PJD à Lahcen Daoudi, ministre de l'enseignement supérieur, a porté sur les mesures décidées par le gouvernement suites à ces incidents pour assurer la sécurité dans les universités marocaines.
Après avoir présenté ses condoléances à l'ensemble des victimes de violences dans l'université marocaine, M. Daoudi a indiqué que des réunions ont été tenues avec les présidents des universités pour trouver des solutions et permettre l'intervention exceptionnelle des autorités locales au sein de l'université en cas de violences.
M. Daoudi a également annoncé la préparation d'un communiqué commun entre son département et le ministère de l'intérieur relatif aux incidents ayant entraîné le décès de l'étudiant Abderahim Hasnaoui.
Mettant en garde contre toute tentative d'instrumentaliser cette affaire, M. Daoudi a souligné que «la mort de l'étudiant Hasnaoui le 25 avril dernier revêt un caractère exceptionnel jamais rencontré dans l'histoire de l'université marocaine». De son côté, le député PJD, Abdessamad Idrissi, a estimé que « le meurtre de l'étudiant relève d'un terrorisme idéologique étant donné que les incidents ont été précédés de deux jours de menaces publiées sur un communiqué de l'organisation +Annahj démocrati Al Qaidi+ » . Du coté de l'opposition, un député du parti travailliste a tenu à contredire les propos du ministre en relevant qu'il ne s'agit pas du premier cas de décès dans des affrontements au sein de l'université. Il a dans ce sens rappelé la mort d'étudiants gauchistes, entre autres, Maati Boumli en 1991 à Oujda et Benaïssa Aït El Jid, en 1993 à Fès.
Enfonçant encore plus le clou, Ahmed Touhami du PAM a tenu le gouvernement pour responsable d'une situation désastreuse au sein des universités marocaines, appelant le ministre à démissionner. «On ne comprend pas le fait que le gouvernement use de deux poids deux mesures. Attitude qui se manifeste par la présence de plusieurs responsables politiques et gouvernementaux appartenant au PJD dans les funérailles de cet étudiant, alors que les autres cas sont tout simplement négligés».
Répondant à ses détracteurs, M. Daoudi s'est indigné : «Comment se fait-il que ceux qui ont détruit le pays par la corruption soient ceux-là mêmes qui viennent nous faire la morale, à nous le PJD, et nous interpeller sur cette situation désastreuse que nous avons héritée d'eux.
Et M. Daoudi de conclure : «Ne nous faites pas revenir en arrière ! N'exhumez pas l'histoire ! Ne faites pas dire aux morts ce que vous voulez !».