Des salafistes commémorent, à leur manière, les attentats terroristes du 16 mai 2003 à Casablanca. Au programme des sit-in régionaux, tenus aujourd'hui, et un autre national prévu demain dans la capitale pour réclamer la vérité et la libération des détenus. Le Maroc commémore demain le 12ème anniversaire des attentats du 16 mai 2003 à Casablanca. Des milieux salafistes sont déterminés à saisir cette occasion pour relancer leur principale revendication : libérer les islamistes encore en détention dans le cadre de cette affaire. "Aujourd'hui, une fois accomplie la prière du vendredi nous avons organisé des sit-in régionaux à Fès, Salé et Tanger", confie à Yabiladi Abderrahim El Ghazali, le porte-parole de la Coordination de défense des détenus islamistes. Une mobilisation qui se poursuivra demain à 10 heures par une protestation devant le parlement à Rabat, où quelques 800 participants y sont attendus, ajoute-il. Elle sera accompagnée par une grève de la faim de deux jours observée par plusieurs adeptes de la mouvance incarcérés dans plusieurs centre pénitenciers du royaume. «Tourner la page» La Coordination salafiste parait douter de la version officielle sur ces actes terroristes de Casablanca. Elle a d'ailleurs placé son sit-in du samedi sous le thème : «Douze ans après les incidents du 16 mai 2003, l'Etat marocain refuse de révéler la vérité». Une vérité réclamé pour enfin tourner définitivement cette page de l'Histoire du pays. Si certains s'imaginent déjà entendu par un remake de l' «Instance d'équité et réconciliation» pour les salafistes, les conditions ne sont pas encore réunies. L'ONG réclame surtout une réactivation du processus de libération des détenus. Celui-ci était le fruit d'une série de négociations entre des représentants de l'Etat et des personnalités islamistes. Il a connu le lancement de sa première phase le 14 avril 2011. Pour mémoire, une grâce royale avait permis à 91 détenus de retrouver la liberté. Une majorité d'entre-eux avait été accusée pour son implication, directe ou indirecte, dans les attentats du 16 mai 2003 à Casablanca, . En février 2012, la même mesure bénéficiait à trois chioukhs appartenant à la mouvance salafiste : Hassan Kettani, Abdelouahhab Rafiki et Omar Haddouchi. «Mais depuis, le dialogue est au point mort», déplore El Ghazali, le porte-parole de la Coordination.