Le Palais tient à apaiser les vives tensions entre l'opposition et la présidence du gouvernement. Après avoir écouté les doléances des quatre formations (Istiqlal, PAM, USFP et UC), les conseillers du roi Mohammed VI auraient pris langue avec Abdelilah Benkirane. Ce matin lors d'un point de presse tenu à Rabat au siège de la MAP, Driss Lachgar a révélé que les conseillers royaux, Fouad Ali El Himma et Abdellatif Mennouni ont rencontré Abdelilah Benkirane. Il s'est même dit étonné sur le silence du chef de l'exécutif sur sa réunion avec l'entourage royal. Le premier secrétaire du parti de la Rose s'est montré catégorique, affirmant que la réunion intervient dans le sillage du mémorandum soumis au roi Mohammed VI par les directions de l'Istiqlal, le PAM, l'USFP et l'UC. Le document résumait les griefs des quatre formations portées essentiellement contre la conduite du chef de l'exécutif de sa communication électorale. L'entourage royal joue la médiation Driss Lachgar a défendu devant les journalistes le recours au roi, arguant que le souverain est l' «arbitre suprême entre ses institutions», comme stipule l'article 42 de la constitution du 1er juillet 2011. Propos à nuancer car l'opposition est loin d'avoir le statut d'institution comme l'est la présidence du gouvernement. Mais cette évidence, le socialiste refuse de l'admettre. Il s'obstine à prétendre que l'opposition est frappée du sceau de la constitution, donnant même une lecture biaisée de l'article 10 de la loi fondamentale. Un texte qui pourtant confère seulement «des droits à même de lui permettre de s'acquitter convenablement de ses missions afférentes au travail parlementaire et à la vie politique». Visiblement l'entourage royal s'est résolu à jouer les médiateurs entre l'opposition et le chef du gouvernement. A cinq mois des communales du 4 septembre, le Palais tente de réduire le fossé séparant les deux parties. Les conseillers du roi Mohammed VI auraient conseillé aux leaders de l'Istiqlal, le PAM, l'USFP et l'UC d'éviter toute nouvelle escalade verbale avec Benkirane sur la fortune de ce dernier et sur la prétendue bénédiction royale. Consignes qui ont été respectées à la lettre par Hamid Chabat et Driss Lachgar, notamment à l'occasion des meetings électoraux tenus le dimanche 5 avril respectivement à Errachidia et Guelmim.