A l'évocation des événements de Gdim Izik, seul le dossier des détenus sahraouis, condamnés le 16 février 2013 par un tribunal militaire, émerge avec force. Quant aux onze victimes, dont certaines ont été sauvagement égorgées, elles risquent d'être reléguées aux oubliettes. C'est contre cet état de fait qu'une modeste association marocaine vient de saisir le secrétaire général de l'ONU et le président du Conseil des droits de l'Homme. Les familles des membres des forces de l'ordre tués par des militants pro-Polisaro au cours du démantèlement, le 8 novembre 2010, du campement de Gdim Izik ripostent. Elles s'opposent aux demandes réclamant la libération des 23 détenus impliqués dans l'assassinat de leurs proches. Le 24ème étant en fuite en Espagne. A cet effet, elles ont adressé deux lettres, respectivement au secrétaire général des Nations-Unies, Ban Ki-moon et au président du conseil des droits de l'Homme de l'ONU, Zaïd Ben Raâd. Des messages appuyés par des vidéos sur les opérations d'égorgements des onze agents de sûreté. «Nous aussi nous avons des droits», s'insurge dans des déclarations à Yabiladi, Ahmed Atartour, membre de la Coordination des familles et amis des victimes des événements de Gdim Izik. «Comment des ONG internationales et malheureusement des politiques marocains mènent une campagne en faveur de la libération des assassins et oublient les victimes ?», s'interroge-t-il dépité. Le 8 mars, Hamdi Ould Erchid, le maire de Laâyoune, a en effet appelé à la libération des 23 détenus. «Nous nous mobilisons sans aucun soutien public» Contrairement aux accusés qui bénéficient d'un large soutien international et d'une attention toute particulière de la part de l'ONU et du CDH, les familles réunies au sein d'une Coordination, sont contraintes de recourir au système D. «Notre association ne reçoit aucune aide financière de la part des autorités ou de partis politiques», précise Atartour. Pire encore, même les demandes de l'association visant à rendre hommage aux onze victimes de Gdim Izik en donnant leurs noms à des avenues ou à des places publiques, sont systématiquement renvoyées aux calendes grecques par les responsables. «Seule la ville de Midelt a honoré la mémoire d'Aït Alla par un jardin qui désormais porte son nom. Quant aux autres, elles jouent la montre, promettant d'examiner nos requêtes prochainement», souligne notre interlocuteur. Le procès de Gdim Izik a atterri à la cour de cassation. Aucune date pour l'examen du dossier n'a été encore fixée.