Les immigrés sont très touchés par le chômage au Canada. Plus concernés: les diplômés à l'étranger qui viennent poursuivre leur carrière dans ce pays d'Amérique du nord. Ils doivent surmonter pas mal d'obstacles avant de se faire embaucher. Pourquoi ? Détails. Au Canada, les immigrants sont les plus touchés par le chômage. C'est ce que révèlent les résultats des Signes vitaux, études menées chaque automne par des fondations communautaires canadiennes. A en croire ces Signes vitaux, les immigrants, surtout les nouveaux arrivants (moins de cinq ans) étaient presque deux fois plus concernés par le chômage que les natifs du Canada. Le taux de chômage chez les personnes nées dans le pays était, en 2009, de 7,8% alors qu'il grimpait jusqu' à 15% pour ce qui est des immigrés. Ce qui n'épargne pas la forte communauté marocaine du Canada. (voire encadré) Les nouveaux immigrants diplômés à l'étranger sont parmi ceux qui peinent le plus à trouver un emploi. Ils sont quatre fois plus frappés par le chômage que les travailleurs nés au Canada, soit 13,9% contre 3,4%. Autre aspect significatif, seuls un peu plus de 2 immigrants diplômés à l'étranger sur 10 parviennent à exercer dans leurs domaines de formation, plus de 5 pour ce qui est des immigrants formés au Canada alors qu'ils sont 6 sur 10 Canadiens à travailler dans leurs domaines de compétence. Les raisons de ces disparités sont nombreuses et s'expliquent surtout par le fait que dans cet Etat fédéral, ce sont les organismes provinciaux de réglementation et les associations professionnelles qui régissent les professions réglementées. De même, le niveau de la formation étant plus élevé au Canada que dans beaucoup d'autres pays, les diplômés à l'étranger sont souvent confrontés au problème de la non reconnaissance de leurs diplômes ou de l'expérience acquise ailleurs. Sans parler des barrières linguistiques à surmonter pour les nouveaux arrivants notamment. Autant d'handicaps défavorisants qui contribuent à détériorer davantage la situation sociale de ces immigrants instruits. Et là nombreux sont ceux qui sont tentés de se lancer dans les métiers délaissés par les Canadiens. Comme le laissent présager ces prévisions selon lesquelles, dès l'année prochaine, la croissance nette de la main-d'œuvre reposera surtout sur l'immigration. D'où la recommandation des auteurs des Signes vitaux à «déployer davantage d'efforts pour éliminer les écarts de chômage entre les immigrants et les personnes nées au Canada». Les auteurs reconnaissent aussi «le rôle grandissant de l'immigration dans la composition et l'économie» du pays. Une nation de près de 34 millions d'habitants qui accueille chaque année quelques 240.000 nouveaux immigrants en moyenne. Aujourd'hui, plus de 19% des résidents du Canada sont nés à l'étranger. Et d'ici 2030, en raison du vieillissement de la population et du faible taux de natalité, l'immigration représentera la seule source de croissance de la population canadienne. Les Marocains du Canada L'émigration marocaine vers le Canada a débuté dans les années 60 et a connu une forte augmentation entre 1987 et 1991. De 2001 à 2005, 16.428 Marocains ont émigré au Canada. Le Maroc est le pays d'origine du plus grand nombre de candidats reçus avec 3.612 personnes en 2007. Aujourd'hui, la communauté marocaine compte près de 100.000 personnes. Les deux tiers des personnes admises font partie de la catégorie de l'immigration économique, l'autre tiers de la catégorie regroupement familial. Il faut noter que les juifs marocains sont très présents au Canada. Ils y seraient environs 45.000.