Casa Aménagement a lancé, lundi 26 janvier 2015, un appel d'offre pour le Parc de la Ligue arabe. Yabiladi.com a rencontré son maître d'oeuvre, le directeur général de Casa Aménagement, Driss Moulay R'chid. Il nous a expliqué ce que les Casablancais verront bientôt surgir au cœur de la ville. Un parc, un beau parc, mais pas seulement. Yabiladi : Casa Aménagement a lancé, récemment, un appel d'offre pour la rénovation du Parc de la Ligue arabe. Pourquoi ce projet est-il resté si longtemps dans les cartons ? Driss Moulay R'chid : Le projet a tardé à être lancé parce que ce n'était pas une priorité, une priorité budgétaire pour le Conseil de la ville. Il y a eu une première esquisse du projet, puis nous avons réalisé le chiffrage. On a ensuite essayé de débloquer les fonds. Grâce au Plan de développement du Grand Casablanca 2015-2020, nous avons pu obtenir une enveloppe. Au final, sur un budget de 100 millions de dirhams, le Direction générale des collectivités territoriales [qui dépend de ministère de l'Intérieur, ndlr] contribue pour près de la moitié au budget, aux côtés du Conseil de la ville et du Conseil régional. Le premier budget annoncé était de 150 millions de dirhams. Le projet actuel est-il moins ambitieux ? On a renoncé, pour l'instant, à récupérer le siège de la Gendarmerie royale et le club de basket du Wydad, car ce sont des négociations qui risqueraient de durer. On fait ainsi l'économie de près de 50 millions de dirhams. Le projet que nous avions originellement conçu en 4 phases a été finalement scindé en deux. La première phase est la rénovation du parc lui-même et son extension jusque à l'avenue Brahim Roudani. La seconde sera la délocalisation des administrations. A quoi ressemblera le futur Parc de La Ligue Arabe ? L'idée est de récupérer tout ce que l'on avait perdu : les cafés, qui ne seront plus le long de Moulay Youssef, mais dispersés dans tous le parc, le parc Yasmina, pour y remettre un espace de jeux dans l'esprit que de ce que l'on trouve au parc du Luxembourg, à Paris, sans les grands manèges. Trois espaces de sports en plein air, ainsi que des circuits de course seront également aménagés pour les adultes. L'avenue Moulay Youssef qui divise le parc en deux aujourd'hui sera décaissée, c'est-à-dire enfoncée en partie par rapport au niveau du parc et deux passerelles en bois relieront les deux parties du parc. Elles seront l'unique moyen de passage et offriront une vue en surplomb de tout le parc. L'axe central, avec les palmiers, sera conservé. Nous voulons éviter un maximum d'enlever ou de déplacer la végétation. Il s'agit plutôt de compléter l'ensemble. La Fondation Mohammed VI pour la protection de l'Environnement va nous accompagner en parallèle des travaux pour réaliser une mission de sensibilisation et d'éducation du public au respect de l'environnement et de la nature. Au final, c'est Casa Animations et Events [l'une des trois structures, avec Casa Patrimoine et Casa prestation, imaginées par le Plan de développement de Casablanca, ndlr] qui géreront le parc. Le parc s'étendra jusqu'à l'avenue Brahim Roudani. Certains bâtiments qui la longent seront détruits et ceux qui ont une valeur patrimoniale seront conservés. Les clubs de tennis qui existent de ce côté-là resteront, mais on abattra les mûrs, pour ouvrir les terrains sur le parc tout en conservant une clôture. Le parc créera ainsi une transparence entre la ville art-déco et la ville moderne, mais sera fermé la nuit pour éviter les squats que l'on connaît aujourd'hui. Du côté de la rue Mohamed Abdou, sera situé un théâtre de plein air avec un plan d'eau rond. A cette extrémité, au croisement avec Brahim Roudani, sera aménagé un parking de 200 places, dans le cadre d'un partenariat public privé, et d'une autre enveloppe budgétaire. Au sud-est, Le parc englobera la Cathédrale qui va être également réhabilitée. Pour cela, nous allons condamner la rue Marie Curie. Quel est l'agenda, à présent, qui mènera à la finalisation du nouveau parc ? L'appel d'offre que nous venons de lancer vise à choisir un bureau d'étude intégré qui étudiera les détails du projet et préparera avec nous la consultation des entreprises. Nous pourrons lancer ensuite les appels d'offre pour la réalisation du parc lui-même. Nous nous donnons pour objectif de réaliser tout cela rapidement pour lancer les travaux dès septembre 2015. On sait déjà que l'on va lancer un certain nombre de travaux qui ne demandent pas d'étude plus précise, comme les travaux de la clôture, très vite, pendant que nous travaillerons avec le bureau d'étude sur les détails du reste du parc. On prévoit d'inaugurer le parc au deuxième trimestre 2017, au terme de 18 mois de travaux et en même temps que les autres aménagements du centre de Casablanca. La rénovation du Parc de la Ligue arabe n'est qu'une partie de la rénovation du centre-ville. Quels seront les autres changements ? Au total, c'est un investissement de 1,8 milliards de dirhams qui va être fait dans le centre de Casablanca. 1,4 milliards pour le théâtre Mohammed VI, 250 millions pour le parking de la place Nevada et le skate-park, 50 millions pour la Casablancaise et 100 millions pour le parc de la Ligue arabe. Nous sommes les maîtres d'ouvrage de tous ces projets à l'exception de la Casablancaise qui est sous la tutelle du ministère de la Jeunesse et des Sports. La place Nevada sera transformée en skate parc. En sous-sol, nous construirons un parking de 750 places. Tous les évènements culturels, musicaux qui y sont organisés seront redirigés un peu plus bas, sur le Grand théâtre de Casablanca qui est en construction. Seuls les évènements sous chapiteaux [du type promotion d'une marque ou d'un évènement sportif, ndlr] n'auront plus leur place. L'Eglise de Sacré cœur sera confiée à Casa Patrimoine. Nous ne nous chargeons que de l'étude topographique et de structure. Le Grand théâtre est en train de sortir de terre, les fondations sont achevées. Tous ces travaux en l'espace de 2 ans, ne vont-ils pas complètement bloquer la circulation en centre-ville ? Nous avons un plan de circulation pour chaque projet. Il est certain que l'on ne fermera pas la rue Marie Curie avant d'avoir fini les travaux sur Moulay Youssef, mais ça ne résoudra pas la surcharge de véhicules, avec les engins de travaux, qui va se concentrer sur une plus petite surface de route. Je dirais que de toute façon, Casablanca tout entière sera problématique d'ici 2020 en terme de circulation, puisqu'il va y avoir au total 34 milliards de dirhams d'investissements effectués en l'espace de 5 ans.