Il serait désormais très difficile d'entendre un média officiel marocain traité Al Sissi de «leader des putschistes». La page semble tournée. Le Maroc par la voix de son ministère des Affaires étrangères appuit «la révolution du 30 juin 2013». Celle qui avait permis la destitution de l'ancien président Mohamed Morsi en échange d'un soutien du Caire à son initiative d'autonomie au Sahara. Finalement le chef de la diplomatie égyptienne est bien venu au Maroc. C'est la première visite d'un responsable de ce rang, et ce, depuis la chute du régime de Hosni Moubarak au printemps 2011. Ce matin, Sameh Choukri a eu des entretiens avec son homologue marocain, Salaheddine Mezouar. Il sera reçu cet après-midi au palais de Fès, par le roi Mohammed VI afin de lui transmettre un message verbal du président égyptien, Abdelfattah Al Sissi. Message rassurant sur le Sahara occidental Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères du Caire a révélé à un média local certains sujets examinés par les deux parties au cours de la réunion qui s'est terminée il y a quelques heures. Sur la question du Sahara occidental, principale pomme de discorde, Choukri a rappelé le soutien de son pays à la proposition marocaine d'autonomie, présentée en 2007, et au processus de négociations mené par les Nations Unies. Un message qui devrait rassurer Rabat qui appréhendait un changement de la position égyptienne. Néanmoins, le ministre a évité de se prononcer pour la marocanité du Sahara comme cela était en vigueur sous le régime du président Moubarak. Le jeudi 15 janvier, Mustapha El Khalfi reconnaissait que «des contacts continus sont en cours pour remédier aux causes ayant engendré des atteintes à la dignité du peuple marocain, à ses symboles et à ses causes nationales et vitales». En effet, depuis la destitution de Morsi et surtout après que le maréchal Al Sissi est pris le pouvoir, s'étaient multipliés les signaux d'un rapprochement entre l'Egypte et le Polisario. Le Maroc appuie le coup d'Etat en Egypte du 30 juin 2013 De son côté, Salaheddine Mezouar n'a pas tardé à renvoyer l'ascenseur à Sameh Choukri. La même source à la diplomatie égyptienne indique que le RNIste a réaffirmé le soutien du royaume à la «transition démocratique», initiée après «la révolution du 30 juin 2013». Il s'agit de l'opération qui avait permis à Al Sissi de mettre un terme au pouvoir du président Mohamed Morsi, des Frères musulmans. Un revirement spectaculaire de la position du royaume. Il y a deux semaines dans un reportage d'Al Oula, le même Al Sissi était traité de «leader des putschistes».