Surprise. Les députés du PJD ont voté contre une proposition interdisant l'établissement des relations commerciales avec Israël. Pourtant en 2001, sous l'impulsion d'un certain Mustapha Ramid, le parti islamiste était parmi les premiers à soumettre un tel texte au parlement. Les échanges commerciaux entre le Maroc et Israël sont au cœur d'une nouvelle surenchère à la Chambre des représentants. Les députés de l'opposition ont saisi l'occasion de l'examen du code de la douane et des impôts à la Commission des finances, pour présenter un amendement interdisant toutes opérations d'exportations et d'importations de produits vers ou en provenance de l'Etat hébreu. Le gouvernement a, bien entendu, refusé la proposition, arguant qu'officiellement Rabat n'entretient aucune relation commerciale avec Tel-Aviv. De son côté la majorité parlementaire, y compris le PJD, très solidaire avec l'exécutif a voté contre le texte. Les islamistes étaient contre la normalisation avec Israël La nouvelle position du PJD a de quoi étonner. A l'été 2013, le groupe des députés de la Lampe avait apposé sa signature à une proposition de loi condamnant -par des peines d'emprisonnement et des amendes- toute initiative de normalisation avec Israël. Depuis, le projet a complètement disparu suite à une vague d'indignation internationale. Bien avant cela, en 2001, les islamistes, menés par Mustapha Ramid, étaient les premiers à présenter un amendement au code de la douane et des impôts excluant Tel-Aviv de la liste des pays avec lequel le royaume est autorisé à avoir des échanges commerciaux. A l'époque, l'initiative était une première dans le monde arabe, puisque le boycott d'Israël était auparavant du ressort d'un bureau au sein de la Ligue arabe dont le siège est en Syrie. Ironie du sort, le même argument soulevé il y a 13 ans par le gouvernement Youssoufi, pour justifier le refus de la proposition du groupe des neuf députés islamistes (à l'époque sous l'étiquette du MPDC de El Khatib), est brandi aujourd'hui par le cabinet Benkirane. Pourtant les faits montrent que si officiellement, aucune relation commerciale n'est entretenu avec Israël, officieusement les affaires se portent bien. Les derniers chiffres israéliens montrent, en effet, une nette évolution des exportations marocaines vers ce pays durant les neuf mois de cette année, avec 5,7 millions dollars contre 4,4 M $ au cours de la même période en 2013. Le mois de septembre a enregistré un record avec 1,2 milions de dollars. En revanche, les importations ont connu une baisse significative de l'ordre de 84%, passant de 50,8 millions de dollars, durant les neuf mois de 2013, à seulement 7,4 millions dollars en 2014.