Les députés sont épargnés par la rigueur budgétaire. Ils s'attendent même à des avantages et des cadeaux de la part de leur président. Détails. Le président de la Chambre des représentants, Rachid Talbi Alami, issu des rangs du RNI, chouchoute les députés. La fin de la session du printemps a connu la distribution aux 395 députés des smarthphones de dernière génération, avec bien entendu l'abonnement inclus. Et le début de celle de l'automne s'annonce, pour eux, sous les meilleurs auspices. Des mesures pour lutter contre l'absentéisme des élus Le RNiste compte accorder de conséquentes indemnités de transports de la circonscription électorale à Rabat, déclinées sous la forme de billets d'avion et de train (1er classe) ou de généreux bons d'essence pour leurs voitures. C'est justement cette dernière option qui semble plaire aux députés. Et pour cause, elle leur assure des réservoirs plein de carburant offert gracieusement sans pour autant faire le déplacement au siège de l'hémicycle pour assister aux réunions. Talbi Alami a d'autres cadeaux sous son chapeau. Il a ainsi signé avec quatre hôtels de la capitale des accords garantissant aux députés de passer trois nuits aux frais des contribuables. Toutes ces largesses n'ont qu'un seul objectif : convaincre les députés d'assister aux travaux des commissions ou des plénières. Les chaises vides sont, malheureusement, une marque déposée du parlement marocain. Cinq jours après le discours du roi Mohammed VI lors de l'ouverture de la 4ème année législative, la Chambre des représentants était vide à l'occasion de la séance des questions orales, mardi dernier. Hier après-midi, ce scénario s'est répété lors de la présentation par l'argentier du royaume, Mohamed Boussaid, du projet de loi de finances 2015. Et circonstance aggravante, il s'agissait d'une réunion conjointe entre les députés au nombre de 395 et les 270 conseillers de la Chambre haute. Tabli Alami réussira-t-il là ou Biadillah a échoué ? Reste à savoir si toute cette générosité s'avèrera payante pour une plus forte présence des députés ? Dès l'élection du sahraoui Mohamed Cheikh Biadillah à la présidence de la Chambre des conseillers (octobre 2009), il avait entrepris une série de mesures en faveur des sénateurs avec l'octroi de billets d'avions et de train, mais sans réel succès. Les dernières nouvelles émanant du bureau de Biadillah annoncent de possibles sanctions contre les «sénateurs fantômes», ceux qui assistent uniquement à la séance d'ouverture présidée par le roi, entendent plus qu'ils n'écoutent le discours et ensuite se ruent vers les plats de gâteaux. Le président brandi la menace de leur retirer la carte de gratuité dans les transports (RAM et ONCF), qui coûte aux contribuables 8000 dh pour chacun des 270 conseillers.