Un Marocain d'Oujda grièvement blessé par des balles tirées par un soldat algérien, près de la frontière entre les deux pays. Un acte condamné par le gouvernement marocain. L'ambassadeur algérien à Rabat a été convoqué par le département de Salaheddine Mezouar. Détails. Nouvel incident grave entre le Maroc et l'Algérie. Dans l'après-midi de samedi, le cabinet Benkirane a vivement réagit aux tirs (trois balles) d'un élément de l'armée du voisin de l'Est sur une dizaine de Marocains «au niveau du tracé frontalier du douar Oulad Saleh, commune rurale Beni Khaled, située à 30 kms au Nord Est de la ville d'Oujda», blessant grièvement un homme âgé de 28 ans, indique un communiqué de la présidence du gouvernement. La victime a été évacuée vers l'hôpital Al Farabi d'Oujda. Son état est jugé très critique par les médecins. «Un acte irresponsable» La même source précise que le gouvernement «proteste vigoureusement contre cette atteinte directe et inadmissible à la vie de citoyens civils marocains par l'armée algérienne» et «dénonce un acte irresponsable qui s'ajoute à d'autres agissements provocateurs constatés dernièrement au niveau des frontières». Le ministre de l'Intérieur assure, dans des déclarations à la presse, qu'en visant l'œil et le nez de la victime, le soldat algérien avait l'intention de tuer le citoyen marocain. Mohamed Hassad a rappelé qu'il ne s'agit pas d'un acte isolé. Le responsable fait probablement allusion à la mort, été 2011, d'un membre des forces auxiliaires, tué dans un échange de tirs avec quatre algériens. Février 2013, dix jeunes de Figuig étaient sur le point de subir le même sort. Des militaires algériens les avaient pourchassés alors qu'ils cueillaient des truffes. Et le 16 février 2014, des éléments de l'armée algérienne ont procédé à des tirs en direction du poste de surveillance marocain Ait Jormane longeant le tracé frontalier entre le Maroc et l'Algérie, dans la province de Figuig. Mezouar convoque l'ambassadeur Le communiqué de l'exécutif appelle «le gouvernement algérien à assumer sa responsabilité conformément aux règles du droit international et à fournir aux autorités marocaines les explications nécessaires». Parallèlement à l'indignation du gouvernement, le ministère des Affaires étrangères annonce, au cours du même point de presse, «avoir convoqué l'ambassadeur d'Algérie à Rabat pour lui faire part de la condamnation du royaume et lui demander des explications sur les tirs lancés samedi par un élément de l'armée algérienne sur une dizaine de civils marocains à la frontière maroco-algérienne», indique une dépêche MAP. C'est, d'ailleurs, la deuxième fois en cette même année que le département Mezouar convoque l'ambassadeur algérien. La première fois, c'était en janvier dernier, à cause du dossier des réfugiés syriens.