La police espagnole accuse le Maroc d'être à l'origine des vagues de pateras remplies de migrants qui ont déferlé sur les côtes ibériques ces deux derniers jours. Selon l'Agence européenne pour le contrôle des frontières de l'UE (Frontex), depuis le début de semaine, la gendarmerie marocaine n'effectue plus de patrouille sur les côtes du nord alors que la Marine a arrêté la surveillance de ses eaux. Face à cette inertie, près d'un millier de migrants ont été tenté de traverser le détroit. Le torchon brûle entre les polices marocaine et espagnole chargées de barrer la route aux migrants irréguliers qui se dirigent vers l'Espagne. Les forces de sécurité ibériques accusent le Maroc de ne pas suffisamment surveiller ses côtes pour empêcher les migrants subsahariens d'entrer sur le territoire espagnol, rapporte El Pais. En effet, selon l'Agence européenne pour le contrôle des frontières de l'UE (Frontex), la gendarmerie marocaine n'a pas effectué de patrouille sur les côtes du nord (Tanger et Tétouan) et la Marine ne surveille plus ses eaux depuis le début de semaine. Une situation qui a engendré l'arrivée de nombreuses pateras sur les côtes espagnoles ces deux derniers jours. L'Espagne remontée contre le Maroc Face à cette situation, l'Espagne semble très remontée contre les autorités marocaines. Le ministre des Affaires Etrangères Jose Manuel Garcia-Margallo a même évoqué cette affaire mardi avec son homologue marocain, Salaheddine Mezouar, indique le même quotidien. Chez le voisin, il se murmure que la pression migratoire est si forte que Rabat a décidé de la gérer à sa façon. Autrement dit, «en fermant les yeux». Selon plusieurs sources ibériques, plus de 755 migrants subsahariens ont quitté mardi Tanger et Tétouan à bord de 78 embarcations de fortune avant d'être secourus par la Marine espagnole. Déjà la veille, quelque 299 autres avaient déjà été interceptés en mer à bord de pateras. Une situation incompréhensible du côté ibérique où on accuse le royaume de favoriser l'arrivée des migrants dans les villes espagnoles comme Tarifa à Cadix. Contacté par EFE, le ministère de l'Intérieur marocain n'a pas donné plus d'explications sur ce qui s'est passé. Record d'arrivée en une seule journée En dix ans, Oscar Sanchez, membre de l'équipage Salvamar Calliope n'a jamais vu autant de pateras en direction des côtes espagnoles. Il a répété les voyages, de 8h du matin jusqu'à 4h de l'après-midi entre le port de Tarifa et la plage d'Alboran pour venir en aide aux migrants. D'autres sources comme El Mundo soulignent que quelque 920 migrants sont arrivés dans le détroit et 80 autres ont réussi à entrer à Melilla rien que pour la journée d'hier. Un chiffre record! Une quarantaine d'enfants et plusieurs femmes enceintes faisaient partie des migrants. Face à ces arrivées massives et incontrôlées, l'Espagne craint aujourd'hui le pire. Les conditions climatiques favorables pourraient aussi expliquer les voyages massifs en mer. Pour certaines sources espagnoles, le Maroc laisse entrer les migrants dans les territoires espagnoles pour éviter des cas d'Ebola sur son sol. «On n'aurait pas dû voir tant de bateaux gonflables si Rabat ne le voulait pas. S'ils avaient eu l'intention de les bloquer, les gendarmes marocains l'auraient fait», se plaignent-elles. Helena Maleno, experte et chercheuse en migration installée au Maroc résume à sa façon la situation : «celui qui ne voit pas ces vagues de pateras, c'est parce qu'il ne voulait (simplement) pas les voir». La coopération sur la question migratoire est entrain prendre un grand coup. Vidéos d'Antena 3