La question migratoire est sous les feux de la rampe ces dernières semaines. Alors que les tentatives d'immigrants pour rejoindre l'Espagne depuis le Maroc se multiplient, chez le voisin ibérique, l'inquiétude a gagné du terrain et poussé les autorités à renforcer leur collaboration avec le Maroc. Un nombre important d'immigrants clandestins a été intercepté samedi dans les eaux de Tarifa à Cadix. Au cours de ce mois, des centaines de clandestins ont tenté de rejoindre les côtes espagnoles. Plusieurs parmi eux ont été cueillis en pleine mer. Alors que la surveillance côtière revient sur le devant de la scène, l'Espagne a recommandé au Maroc d'augmenter ses interventions et s'est dit prête à fournir les moyens nécessaires, explique le site espagnol Larazon.es. Le parlement espagnol a déjà diagnostiqué la situation et a envisagé de prendre des mesures pour résoudre le problème migratoire. L'une des options à laquelle pense le ministre de l'Intérieur espagnol est que, dans le cas de la reprise massive des tentatives d'immigration depuis les côtes marocaines, il faudrait offrir les moyens aux autorités marocaines pour débarquer les clandestins interceptés dans le port le plus sûr et le plus proche du Maroc. Cette recommandation fait suite à la saturation que connait actuellement le Centre d'accueil d'étrangers de Tarifa et la fermeture de celui d'Algésiras pour cause de problèmes structurels, qui ont poussé un Ong andalouse à réclamer sa démolition et une nouvelle construction. 1 380 clandestins interceptés par le Maroc depuis janvier L'Afrique du nord, notamment le Maroc subit actuellement une forte pression migratoire. Les chiffres publiés durant ce mois d'août le confirment et dépassent même ceux de l'année dernière à la même période. Jusqu'au 13 août, pas moins de 1 470 entrées ont été enregistrées et 1 380 clandestins ont été interceptés par les autorités marocaines. Selon les autorités espagnoles, les réseaux de trafic d'humains cherchent de nouvelles formes d'entrée en Espagne, exploitant n'importe quelle faille dans les rangs des forces policières espagnoles ou marocaines. L'exemple le plus récent s'est produit à la fin du Ramadan lorsque, pour cause de réduction du nombre de gardes côtes, les clandestins ont accru leurs opérations. Ainsi, entre samedi 10 août et lundi dernier, ce sont 196 immigrants qui ont pris des bateaux en caoutchouc pour se diriger vers l'Espagne avant d'être secourus en mer. Dans la foulée, le 13 août, 64 clandestins ont été secourus dans le détroit de Gibraltar. Réunion de haut niveau entre les deux parties Les autorités espagnoles estiment que la collaboration avec le Maroc est la «pierre angulaire» dans la lutte contre l'immigration illégale. Des moyens supplémentaires à la disposition de la Garde civile et Sasemar (sauvetage Maritime) ont été mis en place par les autorités ibériques. L'affluence des pateras remplis de clandestins a fait renaître les préoccupations au sein du gouvernement espagnol qui, durant toute la semaine, a tenu des réunions de haut niveau avec les autorités marocaines, au consulat espagnol. En marge de ces entretiens, le Maroc a mobilisé sa marine, qui a relancé ses patrouilles. De plus, le ministère de l'Intérieur espagnol a entamé les démarches pour renforcer les canaux de communication entre la Garde civile, les services de sauvetage maritime et la Garde côtière marocaine. L'un des premiers objectifs est la «réorientation» des patrouilles maritimes mixtes des deux pays.